Ici et là, certains se hasardent à écrire que Le Voyage à Nantes serait un succès parce que 1,7 million de visites ont été dénombrées. Le chiffre paraît gros. Il se dégonfle dès qu’on note que « visites » ne signifie pas « visiteurs ». Chaque visiteur a pu être compté pour un grand nombre de visites (la ligne rose comptait plus de quarante stations). Petit jeu de société entre Nantais : combien vaux-tu de visites à toi seul ? Dix ? Vingt ? Cent ? On sait que, place du Bouffay par exemple, a été considéré comme visiteur le passant qui levait les yeux vers le monte-charge, en prenait une photo ou jetait un coup d’œil au panneau explicatif. À ce compte-là, les 107.000 visites enregistrées paraissent lourdement sous-évaluées !
|
Rue de la Juiverie le 20 juillet à 18h00 : le long de la ligne rose, un verre à moitié plein ou à moitié vide ? |
C’est à espérer, d’ailleurs : comme l’opération estivale, VAN et Estuaire confondus, a coûté officiellement plus de 16 millions d’euros (et en réalité beaucoup plus compte tenu de toutes les dépenses effectuées à d’autres titres, en particulier pour le Carrousel et pour Le Nid de la tour Bretagne), chacune des 1.700.000 visites aurait été subventionnée par les contribuables à hauteur de presque 10 euros. Dix euros le regard à
L’Ultime déménagement, cela paraît cher payé quand même !
D’autant plus que rien ne permet de distinguer les visites de Nantais* des visites de touristes. Or Le Voyage à Nantes n’était pas destiné à distraire les populations locales mais à
attirer dans la ville des visiteurs extérieurs qui y dépenseraient leur bon argent.
Sur ce plan, Jean Blaise lui-même se garde de cocoricos excessifs. Il se borne pour l'instant à noyer le poisson avec de vagues considérations du genre « Interrogez donc les commerçants le long de la ligne rose ». Ce n’est pas trop rassurant, car il dispose certainement d’indications objectives : chiffre d’affaires des hôteliers et des restaurateurs nantais, nombre de visiteurs accueillis par l’Office du tourisme, nombre d’entrées au musée du Château des ducs de Bretagne… La différence entre les scores de 2011 et de 2012 devrait donner une assez bonne idée de l’impact réel du Voyage à Nantes.
____
* Pour atteindre les 1.700.000 visites, il suffirait que chaque habitant de l’agglomération ait fait trois visites à l’une ou l’autre des attractions du VAN.
Comme d'habitude, ils nous enfument, bien relayés en cela par notre quotidien local qui en fait des tonnes...
RépondreSupprimerIl ne faut pas trop jeter l'opprobre sur la presse locale. Elle n'a pas les moyens de trop critiquer le pouvoir local qui l'alimente en informations. Et puis, elle ne peut vivre sans les annonces légales.
RépondreSupprimerEffectivement, ils ne sont que les relais du service communication communal...
RépondreSupprimerou alors ils peuvent faire un blog, non?...
RépondreSupprimerÀ comparer au service d'été des transports … Catastrophique, des tramways toutes les 20 mn le dimanche bondés … Les bus avec des passages toutes les 25 à 30 mn en pleine semaine …
RépondreSupprimerJe n'ai pas constaté cela dans les autres villes où je suis allé cet été …
Quel rapport avec le VAN ?
Et bien c'est assez simple toutes les grandes villes de plus de 400 000 habitants on budget d'exploitation de leur réseau de transports supérieur à 100 millions d'euros, hors à Nantes il n'est que de 90 millions, où sont donc passés les 10 millions d'écart d'après vous ?
Quoique... si les tramways étaient bondés, c'est peut-être dû aux foules immenses de touristes attirées par le Voyage à Nantes, dont le colossal succès se traduira par d'énormes bénéfices, qui eux-mêmes permettront d'accroître les dessertes des tramways... On peut toujours rêver, quoi !
RépondreSupprimer