« Les géants sont bien gérés », concluent certains au vu du rapport que la Chambre régionale des comptes vient de consacrer
à Royal de Luxe pour la période 2007-2011. Il est vrai que la Chambre se montre d’une exquise urbanité
avec l’association pour laquelle l’actuel Premier ministre a eu tant d'égards.
Une plume plus vindicative aurait pu présenter tout autrement les mêmes
informations. Que dit la Chambre en réalité ?
D’abord, que l’activité de Royal de Luxe est très variable.
Certaines années, la troupe se la coule douce : elle n’a assuré que trois
« jours de diffusion » en 2011 ! Elle en avait fait quarante
fois plus en 2008 : quand on veut, on peut. Résultat : pour 1 euro de
spectacle vendu en 2011, elle a encaissé presque 18 euros de subventions !
(On reviendra sur le chapitre financier.)
Sur cinq ans, la compagnie affiche plus de 11 millions de spectateurs
au compteur. Sauf qu'il n'y a pas de compteur. En l’absence de
billetterie, les chiffres de fréquentation sont calculés par d’« autres
moyens (…) notamment les données fournies par les villes d’accueil ».
Qui n’ont pas plus de moyens de les calculer, et qui ont encore plus intérêt à
les gonfler.
Royal de Luxe ne compte que six salariés, qui ne
représentent même que cinq « équivalents temps plein ». Pour
tout le reste, la troupe utilise du personnel précaire.
L’association ne tient pas bien ses comptes : elle ne
sait pas exactement ce que chaque spectacle lui coûte et lui rapporte. Le
calcul n’est pourtant pas trop compliqué. La Chambre régionale des comptes l’a
fait. Elle a constaté que tous les spectacles avaient perdu de l’argent sauf un, Le
Géant du Mexique, qui en a rapporté beaucoup. Mais le flou des comptes
n’était pas trop grave puisque, jusqu'en 2013, Royal de Luxe s'est
dispensé de les publier. En complète infraction à l’article L. 612-4 du code
de commerce. Cela ne semble pas avoir gêné la ville de Nantes…
Beaucoup de spectacles sont annulés alors qu’ils avaient été
inclus dans les comptes prévisionnels. Cela soulève « des enjeux de
sincérité budgétaire » et des problèmes financiers. Il y aurait bien
un moyen d’y remédier : faire payer des acomptes aux villes qui commandent
des spectacles. Mais la compagnie ne l’a fait que deux fois.
L’association Royal de Luxe n’est pas une organisation de
masse : elle ne comptait que trois membres en 2011 et « semble
relativement fermée ». On pourrait même parler d’endogamie. Le
président actuel était précédemment secrétaire, tandis que l'ancienne présidente
est devenue productrice déléguée. Malgré ses générosités, la ville
de Nantes n’est même pas membre de l’association.
Corrélativement, la gouvernance de l’association est
laxiste. Le bureau exerce des « responsabilités qui relèvent
habituellement d’un conseil d’administration ». Les statuts prévoient
trois réunions par an. Ce n’est déjà pas beaucoup, « néanmoins, au
cours de la période examinée, le bureau ne s’est réuni que deux fois par
an ». Aucune règle de quorum, de majorité ou de validité des décisions
n’a été fixée pour l’assemblée générale.
Le rapport de gestion et le rapport d’activité, pourtant
obligatoires du fait de la loi et des statuts, se bornent à peu de choses. On
n’y trouve ni explication des comptes, ni informations budgétaires, ni
présentation des moyens humains ou techniques, ni indication du « niveau
de prospection de la compagnie ».
Royal de Luxe est censé promouvoir l’image de Nantes et le
fait… sur le papier. Mais les résultats sont très médiocres, « le nom
de la ville de Nantes n’est pas systématiquement cité » dans la presse, en particulier
à l’international. En revanche, la troupe s’assied sur d’autres dispositions de
la convention qui la lie à la ville ; en particulier, ses comptes rendus
financiers des subventions « ne respectent pas les dispositions
réglementaires ».
Pour une association « bien gérée », est-ce que ça
ne fait pas un peu beaucoup, finalement ?
Cher Sven,
RépondreSupprimerj'adresse toute ma solidarité à cet article concernant " les royalties de Luxe éreintant" la fiscalité du contribuable. Sans dériver de sujet, j’invite toutes les lectrices et lecteurs à lire, O.F d'aujourd'hui, Nantes Métropole, une demie - page. Fourrière: Un recours du garage Louis XVI. (Ancien prestataire) ... En Octobre le conseil Municipal Nantais a choisi Effia pour gérer, en délégation de service public, la fourrière automobile. Mais le garage Louis XVI suspecte " un délit de favoritisme" et fait un recours devant le tribunal administratif. L'article démontre toute l’auto-phobie commerciale offerte par la municipalité! Le passage de l'article concernant le parking des machines vaut le coup d’œil! Bref! La politique Municipale qui sur son journal de propagande et presse locale se gargarisait du PV électronique sans recours et contact ( humain?) de contestation.Du gaspillage,les potelets ne suffisant pas à la dépense des maintenances et de l'entretien. Nantes l’impératrice rose et capitale verte symbole de la cité interdite bobotophobe. Sauf pour les fourrières jalouses d'un marché contesté! Celui qui s'ajoute d'actualité à d'autres cadeaux d'un présumé innocent voyageur? D'ici 2014, le crescendo des révélations électorales?
Bonne journée SVEN.
Bof, bof l'article...
RépondreSupprimerstep44c votre post est-ce le prochain sujet du BAC?
RépondreSupprimerExcellent article vous rigolez ? Faut se la taper la compta. Que les critiqueurs aillent planter un micro et une caméra à la sortie de leurs bureaux ! Et tous les jours !
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