Souvent, le soir, en voyant les garçons de café empiler les
chaises de leur terrasse, je me suis demandé ce qui se passerait s’ils
continuaient à l’infini. Les piles toucheraient-elles aux cieux ? Leur
subtile inclinaison en ferait-elle des cercles, des ellipses, des
paraboles, des tas informes écroulés sur le pavé ?
Je me réjouissais d’obtenir une réponse avec Stellar,
l’installation de Baptiste Debombourg place du Bouffay. Déception ! Ces sièges solidement boulonnés sur des tubes cintrés
n’évoquent en rien un essor céleste. Le deus ex machina est bien trop
visible. Les vis et les écrous apportent immobilisme et rigidité là où il faudrait
aisance et légèreté.
La comparaison avec un « grand huit » vient
spontanément à l’esprit. Et elle n’est pas à l’avantage de Stellar. Le
grand huit de fête foraine, s’il place lui aussi des sièges sur des rails, leur confère du son et du mouvement au fil d’un scénario
haletant. Clic, clic, clic, font les nacelles gravissant avec une douloureuse
lenteur la haute rampe initiale. Aaaaaaaaaaaaaaaaah ! font les huitonautes à la
première dégringolade. Et ça vire, et ça vibre, et ça gronde, et ça crie
jusqu’au retour au sol et au calme.
Stellar fait penser à un grand huit désert, immobile et silencieux.
De dimensions modestes par surcroît. À l’inverse de la Résolution des forces enprésence installée au même endroit par Vincent Mauger l’an dernier, Stellar
est une œuvre sympathique mais faible. Il paraît que l’auteur s’est fait aider par des ingénieurs. Eh ! bien, ça se voit.
Quand je pense qu'on a supprimé des halles bien sympa pour cette imbécilité!
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