L’art a bon dos, quelquefois. L’Arbre aux Hérons serait une œuvre d’art, vont répétant MM. Orefice et Delarozière. Ils ne cherchent pas tant une reconnaissance esthétique qu’un statut administratif. Cet art-là est affaire de gros sous. Le fond de la question est de savoir si Nantes Métropole peut acheter leur œuvre en bloc dans le cadre de l’article R2122-3 du code de la commande publique. Dit comme ça, ça paraît tout de suite moins artistique, n’est-ce pas ?
L’article R2122-3 déroge du droit commun en matière d’achats publics. Entre autres, il rend possibles – possibles, pas obligatoires – des achats sans appel d’offres pour les œuvres d’art. Qu’il soit applicable ou pas en l’espèce n’a aucun effet sur l’aspect créatif de l’œuvre. Seules les conditions juridico-financières de sa construction changent. Dans l’idée de MM. Orefice et Delarozière, Nantes Métropole leur achèterait un unique paquet-cadeau, et ils se débrouilleraient avec leurs fournisseurs pour partager l’argent.
Est-il polémique de présenter les choses ainsi ? Non, la polémique est « née du souhait des créateurs de l’Arbre aux Hérons d’obtenir la reconnaissance de la sculpture-manège au rang d’œuvre d’art, afin de recruter les entreprises de leur choix, sans publicité ni mise en concurrence », indiquait Presse Océan samedi dernier en interrogeant Bertrand Affilé. Le vice-président de Nantes Métropole, qui affecte de soutenir le projet, confirme : l’enjeu est bien de savoir qui distribuera l’argent à qui ! Ce qui pourrait devenir une échappatoire commode, finalement…
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