13 septembre 2022

La Machine Toulouse plombe celle de Nantes

Nantes ne suffisait pas à François Delarozière. Les commandes et les subventions métropolitaines lui ont pourtant permis d’exprimer et de développer un talent qui, sans elles, serait peut-être resté confidentiel : il n’y a pas beaucoup d’amateurs particuliers pour s’offrir un éléphant mécanique. Les Machines de l’île, « ingénieuse mécanique à transformer l'argent public », comme dit Médiacités, mais aussi l’escalier métallique du Jardin extraordinaire ou les études de l’Arbre aux Hérons ont fait pleuvoir littéralement des millions d’euros sur le plasticien et son association, La Machine. 

Le siège de La Machine a longtemps été à Toulouse. Et quand enfin il a été transféré à Nantes, François Delarozière a créé… La Machine Toulouse, qui gère la Halle de la Machine, une « vitrine de la compagnie de théâtre de rue La Machine » installée dans un bâtiment tout neuf construit par Toulouse Métropole. Avec à la clé une délégation de service public (DSP) assortie d’une énorme subvention.

Et c’est la cata… On vient de le découvrir à l’occasion de la publication très, très tardive des comptes 2018-2020 de La Machine Toulouse. Bien entendu, les mesures anti-covid-19 n’ont pas aidé, mais avant même l’épidémie, malgré les subventions, la Halle de la Machine brûlait un cash considérable. Et sollicitait des secours publics non moins considérables.

Voir article complet sur Nantes Plus :

http://nantesplus.org/francois-delaroziere/

LesMachines pas moins déficitaires à Toulouse qu’à Nantes

C’est l’affaire de Toulouse ? Pas seulement. La Machine, celle de Nantes donc, est venue au secours de sa cousine par des « mises à disposition à titre non onéreux » : en 2021, révèlent les comptes officiels, Catherine Saudray, directrice juridique, était censée lui consacrer 37 % de son temps sous le titre de « Grande stratège juridique et financière au Bureau des finances », Fredette Lampre, dircom, 28 % du sien comme « Grande Ambassadrice du Bureau de la douce propagande », etc.

Mais surtout, le sort de l’ambitieux projet toulousain de François Delarozière augure mal de son non moins ambitieux projet nantais, l’Arbre aux Hérons.

2 commentaires:

  1. Mr Sven Jelure,
    Je tenais à partager ma reconnaissance pour vos billets au sujet de l'arbre aux hérons (pas que, mais particulièrement en ce jour).

    Ils n'ont sans doute eu qu'une audience confidentielle (la gentrification de Ste-Anne est sûrement, avec les finances, la raison principale de l'annulation) mais il me semble important de rappeler que vous avez été sans doute la première (et certainement longtemps la seule) voix médiatique, même si seulement via un blog, à dénoncer cette gabegie.

    Amicalement

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    1. M. VertCocu, merci pour votre commentaire. J'y suis sensible, comme à tous ceux que vous avez bien voulu déposer sur ce blog. Je ne prétends pas en effet que ma voix ait joué un rôle capital dans l'abandon du projet. Je crois que les défauts dudit projet ont été beaucoup plus décisifs. Son coût ? Marginalement, peut-être, parce que dépenser tant d'argent aurait fait mauvais genre, mais depuis quand Nantes Métropole recule-t-elle devant une gabegie ? Son insuffisance de financement ? Sans doute davantage, car faute de mécènes JR aurait dû se renier. Mais je suis convaincu que les risques juridiques étaient autrement plus gênants : qu'il y ait eu un mouton noir dans ce montage et tout le monde risquait de se retrouver devant un juge. Et je ne serais pas surpris que la canicule ait amené JR à réaliser qu'un gros édifice en acier, fréquenté surtout en été, dans un endroit où les températures sont réputées supérieures de 2 à 4 degrés à celles des environs, serait inexploitable en pratique.
      Bien à vous,
      SJ

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