Johanna Rolland a changé d’avis. Elle avait annoncé que la circulation serait maintenue sur le pont Anne-de-Bretagne pendant les travaux d’agrandissement. Voici encore six semaines, le site de Nantes Métropole assurait, en rubrique « Dialogue citoyen » : « 2e semestre 2024 : préparation du chantier et démarrage des travaux (le chantier prévoit le maintien de tous les modes de circulation durant la durée des travaux) ».
Jusqu’à l’apparition de cette mise à jour, le 24 novembre 2023 : « les études complémentaires ont montré la nécessité de réhabilitation préalable des réseaux d’eau du boulevard Léon Bureau. Ces travaux de réhabilitation préalable impliquent la fermeture de la circulation motorisée (sauf véhicules de secours) dans le secteur concerné à partir d'avril 2024 pour une durée d’un an. »
Cette versatilité justifie toutes les inquiétudes pour la suite : quelles autres promesses Nantes Métropole pourrait-elle ne pas tenir d'ici la fin du projet ?
Personne
n’y a donc pensé ?
Bertrand Affilé, deuxième vice-président de Nantes Métropole, tente de faire valoir que « techniquement, le pont ne sera pas fermé à la circulation, les vélos et les piétons pourront d’ailleurs le franchir ». Bien essayé : techniquement, ce n’est pas le pont qui sera fermé, c’est le boulevard Léon-Bureau ! Même résultat, bien sûr.
Le futur pont a donné lieu depuis 2018 à l’attribution de différents marchés publics d’études ou de travaux. Les attributaires sont tous de grands noms dans leur domaine. Et pendant ces années de réflexions, aucun d’eux n’aurait réfléchi au fait que, pour passer sur le pont, il faudrait emprunter le boulevard Léon-Bureau ? Et Nantes Métropole, qui a inspecté les canalisations du quartier quand une fuite est apparue sous le pont Anne-de-Bretagne en 2020, n’avait pas repéré qu’il faudrait les réhabiliter ?
C’est à peine croyable ! Et pourtant, c’est une chance énorme ! Une distraction providentielle ! On verra pourquoi au prochain épisode : Pont Anne-de-Bretagne (2) : Bienheureuse imprévoyance de Nantes Métropole.
Voir article complet sur Nantes Plus :
http://nantesplus.org/pont-anne-de-bretagne-3/
En dehors du fait que je n'habite pas loin et que, optimiste béat, j'espère malgré tout que ça puisse avoir un effet bénéfique sur la circulation du quartier en dégoûtant les autres (les rares fois où je prends ce pont, c'est à vélo), l'erreur originelle est selon moi de ne s'attaquer à ce pont que maintenant.
RépondreSupprimerCela fait des années qu'il est engorgé et Ayrault aurait déjà dû régler le problème.
Comme tant d'autres.
Quand les Nantais le comprendront-ils ?
Un jour peut-être, en attendant c'est encore Rolland qui va prendre; alors qu'on peut encore trouver des nostalgiques du futur arbre aux hérons (sans même parler de tous ses commerçants et indépendants ayant liés leurs petites affaires par leurs noms ou visuels à cet oiseau), j'ai l'impression que le projet fait l'unanimité contre lui.
Même le côté "jardin suspendu", alors que c'est techniquement très facile (sous réserve d'un budget correspondant) semble laisser bien des Nantais dubitatifs (parfois les mêmes sans réserve pour le manège disproportionné).
Il y a une véritable cassure.
Alors que sur le papier, cela faisait bien longtemps qu'un "grand projet" me semble aussi intéressant. D'autant plus en accord avec l'idéologie ligérienne : Nantes, en dehors du récent Tabarly, rare réussite d'Ayrault, (et encore, il y aurait des choses à redire sur les proportions), et de Cheviré (hors catégorie, et qui aura bien facilité la vie d'Ayrault), n'a que des ponts affreux sur la Loire (ne parlons pas de l'affreuse passerelle Schoelcher).
Signe que les Nantais n'ont jamais vraiment investi pour aller voir si l'herbe est plus verte au sud.
Là, on a l'occasion d'avoir quelque chose à la fois d'emblématique et ancré dans la réalité urbaine, au contraire d'un gros jouet mécanique (encore en panne, entre Noël et le 1er de l'an, pauvres touristes venant du monde entier et surtout des Mauges et du nord-Vendée).
J'en serais presque peiné pour Rolland.
Entre le médiocre héritage d'Ayrault et l'annulation de NDDL, qui doit avoir des impacts dont on n'est pas prêt de voir toutes les conséquences alors que ça faisait 40 ans que le transfert était acté chez nos élus et autres promoteurs, il faut quand même reconnaître qu'elle n'a pas la tâche facile.
Ceci dit, elle en redemande.
Et rien à voir, mais énerver un chauffeur de taxi doit être une des choses les plus faciles au monde (à moins que ce ne soit le chauffeur de taxi qui est une des choses les plus énervantes au monde).
Mon intention dans ce billet n'était pas de défendre le pont tel qu'il est mais de critiquer les failles du projet actuel. Il est certes inéluctable : du jour où Ayrault a décidé de construire un nouveau CHU insulaire, il fallait bien créer des moyens d'y accéder. Mais comme un homme déséquilibré qui accélère pour essayer de se rétablir, le projet court de rafistolage en rafistolage avec une visibilité limitée. Optimiste, vous comptez sur la réalisation des promesses municipales qui feraient de ce pont un "grand projet". Chronologiquement, la première promesse qu'on devait voir se réaliser était le maintien de la circulation pendant les travaux. Pas une promesse en l'air : elle est prévue dans les marchés publics. Et toc ! Mais ce n'est qu'un début, je le crains...
RépondreSupprimerAh non, je suis optimiste sur le fait que la circulation automobile ne soit pas plus difficile aujourd'hui qu'une fois le pont fermé ! Voire plus facile.
SupprimerSur mes parcours habituels s'entend, en me débarrassant de tous ceux encombrant mon chemin en cherchant à traverser la Loire quotidiennement. Quelle idée ! Traverser la Loire ne devrait s'envisager pour un Nantais que durant quelques weekends et vacances !
Mais j'en doute.
Et je n'ai aucune confiance en une réussite architecturale et pratique de ce projet. Nantes a maintes fois prouver qu'elle n'est pas Singapour. Sa CCI rivalisant de médiocrité avec sa municipalité faut dire. Ne parlons pas de ceux qui se verraient bien calife à la place de la calife et qui s'agitent bruyamment ces derniers temps !
Reste que c'est un scandale pour ceux qui travaillent sur l'île.
Un autre est celui de la zone de stockage de déchets du côté de la prairie aux Ducs et de ses résidences récentes.
Même si dans le fond, en tant que Nantais historique, je m'amuse un peu de tous ces petits malins qui ont choisi d'investir sur cette ancienne zone industrielle et se retrouve avec la réalité leur rappelant qu'elle est souvent bien différente des dépliants publicitaires, on arrive à un tel niveau de reniement de parole (pour ne pas dire de mensonge) que je n'arrive tout de même pas à en rire.
Enfin, selon les derniers chiffres, Nantes grossit encore particulièrement. Incompréhensible (enfin, il y a encore des projets immobiliers conséquents de ci, de là, en verra-t-on jamais la fin ?).
Et je ne doute pas que 2024 va vous mettre du pain sur la planche à ce sujet.
Au plaisir de vous lire.