19 juillet 2020

Demain, l’Orgue aux Hérons ?

La transformation du Fonds de dotation Arbre aux Hérons en Fonds de dotation Arbre aux Hérons ET Jardin Extraordinaire pourrait bien présager la fin prochaine d'un projet mal pensé dès le départ.

Mais que faire de l'argent versé au Fonds, une petite demi-douzaine de millions d'euros peut-être ? Se présente justement l’occasion de le rediriger utilement et visiblement : on aura sûrement besoin de mécènes pour rebâtir le grand orgue de la cathédrale de Nantes. 

Johanna Rolland et Nantes Métropole peuvent encore prendre le train en marche :  il leur suffit de rebaptiser une nouvelle fois leur organe collecteur, qui deviendrait Fonds de dotation Arbre aux Hérons et Jardin Extraordinaire et Grand orgue de la cathédrale.

13 juillet 2020

Statuts déboulonnés pour l’Arbre aux Hérons


La Loi impose à tout fonds de dotation de publier ses comptes au Journal officiel dans les six mois suivant la fin de son exercice. L’Arbre aux Hérons aurait dû publier les comptes de son exercice 2019 avant le 1er juillet. À ce jour, il ne l’a pas fait. Mais il a quand même publié quelque chose.
Le Journal officiel du 4 juillet annonce que le « Fonds de dotation Arbre aux Hérons » devient le « Fonds de dotation Arbre aux Hérons et Jardin Extraordinaire ». L’inflation du nom et du périmètre a été validée par le conseil métropolitain du 4 octobre 2019, puis par le conseil d’administration du Fonds le 19 décembre. Le Fonds avait alors trois mois pour déclarer la modification de ses statuts à la préfecture de Loire-Atlantique. Il lui en a fallu six.
Le changement peut répondre à deux hypothèses à la fois opposées et convergentes :
1) Si par bonheur le Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons croulait sous des dons supérieurs aux besoins de la construction, autant que le Jardin Extraordinaire, c’est-à-dire Nantes Métropole, profite de cette manne.
2) Si par malheur la réalisation de l’Arbre aux Hérons devait être abandonnée, autant que le Jardin Extraordinaire, c’est-à-dire Nantes Métropole, profite de l’argent qui resterait en caisse.
Le conseil métropolitain évoquait « un projet global : l’Arbre aux Hérons dans le Jardin Extraordinaire ». Le Jardin n’était donc pas envisageable sans l’Arbre, et réciproquement. Mais dans les nouveaux statuts du Fonds, le global est devenu une juxtaposition. Il s’agit juste de « participer au financement de l'"Arbre aux Hérons" et du jardin extraordinaire ». Il n’y aura pas d’Arbre sans Jardin, mais il peut très bien y avoir un Jardin sans Arbre...
Le mutisme de Kickstarter
On le sait, les dons des entreprises n’atteignent même pas la moitié du budget nécessaire. Pourquoi prétendre participer en plus au financement du Jardin Extraordinaire si l’on n’a déjà pas de quoi financer l’Arbre aux Hérons ? Le changement des statuts augure donc mal de l’avenir du projet.
Les choses pourraient s’aggraver. Une modification des statuts n’est opposable aux tiers qu’à partir de sa publication. Ici, donc, à partir du 4 juillet. Les mécènes du Fonds qui ont signé avant cette date pourraient demander à récupérer leurs billes, faisant valoir qu’ils se sont engagés sur autre chose. Ils se dégageraient du même coup d’un projet devenu beaucoup moins consensuel à Nantes depuis que les écolos n’en veulent plus.
À la trentaine d’entreprises concernées s’ajoutent les 5 511 contributeurs de Kickstarter. En découvrant le changement des statuts, plus d’un aura l’impression de s’être fait empapaouter. Mais personne ne les a avertis jusqu’à présent, pas plus le Fonds que le créateur officiel du projet, Bruno Hug de Larauze. Qui, d’après les règles de Kickstarter devrait les rembourser si le projet initial n’était pas réalisé. Kickstarter va-t-il intervenir pour défendre ses ouailles ? Même à dos de héron, c’est encore loin l’Amérique.

21 juin 2020

Pas de désaccord électoral autour de l’Arbre aux Hérons

Sous les Nefs de l’île de Nantes, on peut voir deux préfigurations de l’Arbre aux Hérons. L’une est la fameuse Cité dans le ciel dessinée par Stéphane Muntaner. C’est le passé. L’autre est une photo exposée sur la Galerie des machines. Est-ce l’avenir ?


Des millions d’euros ont été versés à  La Machine, Pierre Orefice et François Delarozière pour faire avancer ce projet vieux de quinze ans. Mais les études l’ont plutôt fait reculer. Elles ont révélé que l’Arbre tel qu’il était prévu était irréalisable. Au lieu d’une élégante structure aérienne, le projet porte aujourd’hui sur un gros échafaudage. Les financements ne sont pas encore acquis qu’on parle déjà d’un dérapage du budget. Et l’on n’a même pas encore discuté des conditions d’exploitation !

Julie Laernoes, hostile au projet,  n’a pas réclamé son abandon pour prix de son ralliement. Parce qu’à présent elle est pour ? Ou bien parce qu’elle préfère laisser Johanna Rolland tirer les conclusions qui s’imposent ?


31 mai 2020

Ah ! qu’il est beau le débit de Thidet

Le Voyage à Nantes se mouille : à partir du 8 août, un rideau d’eau tombera de la corniche du théâtre Graslin. L’idée n’est pas très originale puisque tout un chacun peut se faire installer un rideau d’eau chez soi. Ce qui est plus original est qu’on ait choisi cette formule alors que les clients de La Cigale se plaignent régulièrement du bruit de la fontaine installée sur la place. 

Ainsi, pendant les derniers beaux jours de la saison, pas de jaloux : grâce à l'imagination débordante (ou dégoulinante) de Stéphane Thidet, les terrasses du Molière et de Maria auront droit aussi à leur vacarme aquatique et artistique.




17 mai 2020

Covid-19 : un malade a disparu en Loire-Atlantique !

La technocratie sanitaire n’en est pas à une bizarrerie près. Vendredi dernier, le nombre total de cas de coronavirus en Loire-Atlantique depuis le début de l’épidémie a baissé. Ils n'étaient plus que 1 049, contre 1 050 jeudi. Un seul cas, certes, mais ça fait quand même désordre. Car il ne s’agit pas de cas « estimés » mais de cas « confirmés ». Confirmés, il est vrai, par les mêmes qui confirmaient naguère que les masques ne servaient à rien.

Bonne nouvelle donc pour l’un des malades du département, qui à la réflexion n’a pas été malade.

Presse Océan, qui répercute les statistiques de l’agence régionale de santé (ARS), s’y est laissé prendre ce samedi, affichant sans ciller une courbe en baisse d’une unité.




25 avril 2020

La belle rendormie

Obtenir un reportage dans le 13h00 d’une grande chaîne de télévision, c’est dur, très dur, n’importe quel professionnel des relations publiques vous le dira. Il y faut moult palabres, des petits plats dans les grands. Chaque année, le service de com’ de Nantes Tourisme se livre à l’exercice pour essayer de faire de la mousse autour de son événement estival. Et là, poufff ! le coronavirus a fait tout le travail. Résultat, sur France 2, un message très ambigu pour le Voyage à Nantes : Nantes, c’est rudement bien quand il ne s’y passe rien !




27 mars 2020

La Loire, ni plus ni moins ? Enfin, plutôt moins…


Le Navibus N2 entre le Bas-Chantenay et le Hangar à bananes ne navigue plus jusqu’à nouvel ordre. 

Je me félicite d’avoir effectué la traversée. Pendant ce mois… ces deux mois… ces trois mois (?) de confinement, je vais pouvoir jouer les vieux loups de Loire qui ont (presque) tout vu, jusqu’à Trentemoult, même. Good bye farewell, Good bye farewell !

Cependant, pour être honnête, il faut avouer que ce sympathique néo-roquio baptisé Heb Ken ("ni plus ni moins") a moins d’intérêt pour les touristes que pour les services techniques du Voyage à Nantes ou les clients de la Little Atlantic Brewery. Peu probable qu’il couvre ses frais.



11 mars 2020

Nantes, Xième destination touristique



Avant le Covid-19, le tourisme urbain progressait à peu près partout ; Nantes a bénéficié de cette tendance lourde comme beaucoup d’autres villes.

Les gros moyens accordés au Voyage à Nantes lui permettent-ils de faire beaucoup mieux que les autres ? Les glorieuses proclamations jetées ici et là sont rarement appuyées sur des données objectives. L’essentiel de ce qu’on croit savoir provient d’études de l’Auran, dont la fiabilité est douteuse. Ces statistiques ne décrivent d’ailleurs pas un tableau si favorable.

Une chose est certaine en tout cas. Jean Blaise n’a pas atteint son objectif affiché : faire de Nantes la cinquième destination touristique française.

http://nantesplus.org/bilan-du-tourisme/

Bilan dutourisme à Nantes : opaque mais modeste


25 février 2020

L’esprit de l’escalier ? Non, les prix de l’escalier

Un escalier est en cours de construction au fond de la carrière de Misery, alias le Jardin extraordinaire. Tandis que l’eau de la fausse cascade est pompée à grand gaspillage d’énergie électrique, les promeneurs, eux, devront jouer des cuisses et des mollets pour s’élever jusqu’au square Maurice-Schwob, sur la butte Sainte-Anne.

Cet escalier métallique sera collé à la paroi rocheuse de l’ancienne carrière, exposée plein Sud. Aux jours de canicule, l’ascension sur 27 mètres de haut sera fortement déconseillée aux jeunes enfants, personnes âgées, cardiaques, etc. À moins que la cascade ne soit déplacée afin d’asperger les audacieux grimpeurs ?

Mais après tout peu importe : cet escalier n’est pas nécessairement fait pour être gravi : il est fait pour être contemplé. Car c’est officiellement… une œuvre d’art. Qu’est-ce que ça change ? Ça change que son prix est discuté directement entre Nantes Métropole Aménagement et François Delarozière, et que les citoyens n’en sauront rien…


07 janvier 2020

L’avenir de la construction sur l’île de Nantes, c’est la construction navale

Derniers jours, jusqu’à samedi, pour visiter l’exposition « S’affranchir d’Archimède » à l’École nationale supérieure d’architecture (ensa) de Nantes. Face à la Loire, elle montre des exemples anciens et nouveaux d’architecture navale d’origine nantaise. De quoi nous rassurer tous ? Le jour où le CHU et le reste de l’île de Nantes seront menacés par la montée des eaux, la ville aura déjà une réponse toute prête : la création d’un grand chantier naval. L’histoire est un perpétuel recommencement.