25 mai 2011

Royal de Luxe (2) : le vêtement, c’est la moitié du spectacle

Tous les géants se ressemblent plus ou moins. Jean-Luc Courcoult tente bien de scénariser leurs apparitions pour en faire autant de spectacles différents. Mais le jeu scénique est contraint par les limites du matériel. On aura beau multiplier poulies et cabestans, les gestes resteront fatalement assez mécaniques : le géant (ou la petite géante) se lève, avance, lève la tête, baisse la tête, tourne la tête, se couche. Ne lui demandez pas une galipette.

La technique permet d’ajouter un peu de diversité, mais il faut de gros moyens pour pas grand chose, finalement. Une grue à plusieurs milliers d’euros par jour va donner quoi ? Le géant monte au ciel - l’Ascension, c’est la semaine prochaine mais, justement, le concept est déjà pris - le géant sort de sa boîte, le géant rentre dans sa boîte, le géant est mis à l'eau, le géant se hisse sur un bâtiment, etc. On ne va quand même pas bien loin avec ça.

En réalité, le scénario joue principalement du costume. Peut-être même le costume dicte-t-il le scénario. Le géant appelle des tenues sommaires, couvrantes, qui ne gênent pas l’animation. Elles doivent être assez robustes pour résister à ses mouvements et raconter en soi le début d’une histoire. Le scaphandre de 2009 répondait bien à ce cahier des charges, tout comme le poncho et le sombrero mexicains cette année. Attendons-nous à voir le géant à Lhassa avec une chuba tibétaine, le géant à Helsinki avec la houppelande du Père Noël, le géant à Fukushima en kimono…

Heureusement, les vêtements amples et simples ne manquent pas à travers l'histoire et la géographie : cotte, tabard, chiton, aube, sarrau, boubou, gandoura, burnous, peplos, chapkan, jaque, saie, macrochère, pien-fou, dalmatique, caftan, haubert, surcot, arkalouk, farruj, goncha, pulu, caracalla, bliaut, exomide, san-benito… il y en a pour des siècles de Royal de Luxe.

Le géant, créature du Dr Frankenstein ?
La réponse est ici !

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