« Nous avons été reconnus par les fondateurs
californiens du mouvement des makers et leurs représentants français comme de
grands makers », se rengorge
Pierre Orefice sur
le site web des Machines de l’île. « Ils nous ont sollicités
pour organiser à Nantes, sur le site des Machines, une Maker Faire européenne
qui nous ressemble. »
L’honneur ainsi fait aux
grands faiseurs nantais est-il si considérable ? Oublions la dimension
européenne : comme
on l’a dit, une dizaine de Maker Faire® auront lieu en Europe cette année,
plus une quinzaine de Mini Maker Faire (l’une d’elle se déroulera à Moscou aux
mêmes dates que le Nantes Maker Campus). Même régionale, cependant, la
sollicitation adressée aux Machines de l’île rend hommage à leur savoir-faire
événementiel… et subventionnel !
Car Maker Faire est en
quête de visibilité et d’argent. Redisons-le,
Maker Faire est une initiative commerciale d’une entreprise américaine, Maker
Media, Inc. Celle-ci vend à d’autres opérateurs à travers le monde
le droit d’utiliser son concept et le nom Maker Faire (protégé dans l’Union
européenne par un dépôt de marque enregistré à l’INPI sous le numéro 10889046).
Parmi ces opérateurs figure une entreprise française, Makers Events, une
société anonyme simplifiée au capital de 5.000 euros immatriculée l’an dernier
au registre du commerce, qui se substitue à Avro Tech, même dirigeant et même
adresse, en règlement judiciaire depuis septembre dernier.
Les Machines de l’île ont le droit d’héberger un événement
organisé par un tiers. La convention de délégation de service public conclue
entre Nantes Métropole et la SPL Le Voyage à Nantes leur accorde « la possibilité de
commercialiser la location de tout ou partie des espaces communs dans le cadre
de manifestations évènementielles ». Et en effet, les Machines de l’île louent
occasionnellement leurs locaux à des entreprises pour leurs manifestations
privées. Elles mettent ainsi un peu de beurre dans les épinards. Le
contribuable nantais, qui comble chaque année leur déficit (à hauteur de 1,26
million d’euros en 2014), ne peut que s’en réjouir. Car la convention accordée
par Nantes Métropole est claire : les espaces des Nefs Dubigeon doivent
être loués « à des fins de produire des recettes à la DSP ». Elle précise
même : « Le délégataire fixe librement les prix dans un souci
d’équilibre économique de cette activité accessoire au service public. »
Mais le Nantes Maker Campus ne se situe pas dans ce cadre-là. Pierre Orefice
lui-même présente explicitement les Machines de l’île comme l’organisateur de
la Maker Faire « en complicité [sic] avec François
Delarozière de la compagnie La Machine et en collaboration avec Bertier Luyt de
Makers Events ». Dans le même temps, Makers Events se présente comme le producteur de la Maker Faire de Nantes. Et le numéro de téléphone indiqué
par le site web de la Maker Faire, géré par Makers Events, est le numéro à
tarification majorée des Machines de l’île. Il y a là plus qu’un début de
confusion des genres entre la société commerciale qu’est Makers Event et le
service public d’exploitation des Machines de l’île délégué au Voyage à
Nantes.
Or il y a de l’argent à la clé puisque les visiteurs de la
Maker Faire paieront, au tarif normal, 12 euros par jour, tandis que les stands
seront loués entre 300 et 900 euros aux exposants – à quoi s’ajoutent les redevances de « partenaires officiels » :
Leroy-Merlin, le CIC Ouest, Bouygues Immobilier, etc. Plus 150.000 euros H.T. de subvention de Nantes Métropole (dont 50.000 pour la seule Araignée géante de La Machine, qui sera montrée à cette occasion). On se disait bien, aussi, que
le contribuable n’en sortirait pas indemne !
Nous pouvons donc conclure que Orifice et Delaroziere sont partis dépenser les 100.00€ de subvention de Nantes metropole pour faire venir (subventionner) des Makers américains faute d'avoir grandes nouveautés à présenter par rapport au Festival D, Scopitone et autres événements nantais !
RépondreSupprimerhttps://twitter.com/makerfairente/status/734486274980089858
-fb
Arroser copieusement des événements privés avec de l'argent public l'année où la subvention des associations culturelles nantaises sont diminuées de 5 % minimum (jusqu'à 25 % pour certaines, et pas les moindres), il faut le faire. Sans parler de l'annonce prévue de la construction d'un n-ième manège à 35 millions d'euros prévue pour vendredi prochain...
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