27 novembre 2016

Lèse-Blaise : (9) Impression, soleil couchant

Résumé des épisodes précédents :

  • 5 novembre : Presse Océan décerne un carton rouge à Jean Blaise pour avoir déclaré à Paris Normandie qu’il voulait faire du Havre « la star de l’année 2017 ».
  • 8 novembre : « je n’ai jamais dit que Le Havre serait la star de l’année 2017 en France mais la star de l’événement que je prépare pour 2017 », rétorque Jean Blaise (au risque de confirmer une fois de plus qu’il est très capable de nier l’évidence).
  • 21 novembre : Presse Océan publie une double page où Jean Blaise s’autoglorifie à son aise ; oublié le carton rouge !
  • 22 novembre : La Méforme d’une ville se gausse de cette figure de vaudeville.
L’histoire ne s’arrête pas là. Hier, 26 novembre, dans sa rubrique « Les off de la semaine », Presse Océan a derechef épinglé Jean Blaise pour avoir « prédit la mort des musées » dans un entretien avec Médiapart. Ce qui n’est pas du meilleur goût alors que s’achève la rénovation du musée des Beaux-arts.

Mais la déclaration de Jean Blaise date en réalité d’une émission Contrechamp animée par Joseph Confavreux et Joy Sorman en avril 2016. La Méforme d’une ville lui avait fait écho le 22 octobre. Pourquoi la faire connaître aujourd’hui ? Sans doute parce que le temps presse : Johanna Rolland vient d’annoncer que le Musée d’arts de Nantes ouvrirait ses portes le 23 juin 2017.

Il reste moins de sept mois pour préparer l’inauguration. Pour le tourisme nantais, ce sera l’événement de l’année. Et même celui de la décennie (on y reviendra sous peu). Le Voyage à Nantes va devoir fournir un sacré coup de collier. Mais à quoi bon se donner du mal si les musées sont promis à une mort certaine ? Jean Blaise aurait pu trouver mieux pour motiver ses troupes. Et pour se motiver lui-même. Car il a déjà la tête ailleurs : comme rappelé ci-dessus, il dirige les préparatifs du 500e anniversaire de la ville du Havre.

Se rendre de Nantes au Havre
prend déjà une demi-journée
Intitulées « Un été au Havre 2017 », ces festivités concurrenceront évidemment la manifestation estivale du Voyage à Nantes. Mais surtout, elles vont accaparer le temps et l’attention du patron du tourisme nantais. Le Havre a prévu un dispositif énorme : on ne claque pas 20 millions d’euros en claquant des doigts. Jean Blaise va être très occupé et le sera de plus en plus en se rapprochant de la date inaugurale, le 27 mai. Quatre semaines avant l’ouverture du musée d’arts de Nantes ! Au moment où il devrait être en train de mettre la dernière main à une opération capitale pour Nantes, il sera accaparé par une opération capitale pour Le Havre. Il devra trahir l’une des deux villes.

Jean Blaise jure avoir accepté le poste havrais avec l’accord de Johanna Rolland. La responsabilité de cet énorme pataquès serait donc partagée. Mais cette mise en cause de madame le maire de Nantes n’est pas d’une suprême habileté. Nantes ne peut se permettre de rater l’ouverture de son nouveau musée. Or les résultats très moyens des dernières éditions du Voyage à Nantes n’incitent déjà pas à l’optimisme. Madame le maire de Nantes est-elle prête à endosser d’avance la co-responsabilité d’un demi-échec ?

Illustrations : copie partielle d'écran d'une vidéo de l'émission Contrechamp sur YouTube, copie partielle d'écran du site www.voyages-sncf.com

10 commentaires:

  1. 20 millllllllions la p'tite démonstration havraise, vraiment !? Jusque récemment, Nantes et le Havre avait pour seul point commun les bombardements alliés des mois de septembre 43 et 44. À présent, voilà ces villes dépouillées de leur subventions au profit d'un seul et détestable personnage !

    #blaisedégage #prendstaputainderetraite

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  2. Ouverture réussie, ou pas... mais sur quels critères ?
    Pour les élus se sera forcement une réussite, les médiatiques nanto-complaisants aimeront également. L'opposition s'opposera. Les amateurs d'art se diront : enfin ! (mais également, peut-être : tout ça pour ça...)
    Le bâtiment aura perdu sa belle patine, ses grilles, devenu chimère architecturale.
    Pas d'exposition Georgia O'Keefe : c'est en soi un échec, comme l'est le départ de Blandine Chavanne, excédée par l'interventionnisme de la mairie.
    Vous parlez de Notre Blaise National, mais qu'en est-il de David Martineau ? N'est-ce pas lui, l'adjoint à la culture ?" La spécialité culturelle de Nantes, c'est de ne pas en avoir..." affirmait cet économiste fan de rock. Le divertissement étant "une part importante de l'équation culturelle nantaise..." Ce monsieur qui se vante d'avoir du caractère débite pourtant les éléments de langage les plus convenus, déjà.
    Peut-être aura-t-il un avis en matière de finance, au moins. Compte-tenu de cette compétence avancée, on est en droit d'attendre de sa part un peu plus de sérieux, et d'honnêteté.

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  3. Oui, sûrement, la réouverture du musée sera un succès quoi qu'il arrive ! Je suis sûr que les communiqués de victoire du Voyage à Nantes seront prêts à l'avance, je pourrais presque les écrire moi-même ! Et après tout, s'ils veulent me payer pour ça, ma foi, pourquoi pas ? (On devient cynique à force de voir ce qu'on voit.)
    Quant à David Martineau, je suis d'accord avec vous, ses interventions au conseil municipal sont insipides. Il est d'un abord plutôt sympa, il est toujours là où il faut, son handicap inspire la compassion et retient les critiques, et puis aimer le rock est un bon point pour s'occuper de la culture à Nantes, mais il n'a assurément pas le calibre intellectuel d'un Jossic.

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  4. Yann fanch kulturik28 novembre 2016 à 11:10

    Yann-Loeiz Jossic en 2008 :
    http://www.revue-placepublique.fr/Sommaires/Sommaires/Articles/debatjossic.html

    JEAN-LOUIS JOSSIC > "Le mandat, vous le savez, est placé sous le signe de la proximité, de la créativité, de l’épanouissement à partir de la culture, et surtout pas de l’instrumentalisation : tout ce qui vient de la culture, qu’il s’agisse du lien social, du développement économique, de l’image, c’est une conséquence, pas une cause."

    THIERRY GUIDET > ..."Nous avons reçu sur notre site le message d’une famille qui fait l’éloge de l’effervescence culturelle des années 1990, mais ajoute que, depuis quelques années, « la dynamique culturelle est un peu récupérée comme un argument marketing et cadrée dans un souci de communication."

    JEAN-LOUIS JOSSIC > "Moi, je crois que ces gens-là sont un peu blasés !"

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  5. Il est marrant ce blog. Sa constance à s'opposer est salutaire, même si l'obsession peut parfois tourner au ridicule.
    Il faut vivre peu de temps à Nantes pour comprendre qu'il y a une captation d'une somme d'argent important au profit d'un seul projet, qui tout en profitant des autres ne leur rend jamais la pareil. Et pourtant malgré cela, la posture toujours négative de blog ne tient pas toujours, elle est branlante aussi dans sa posture toujours négative sur tous les sujets, et c'est cela le plus dommage : qu'à aucun moment nous n'ayons l'impression que Sven ne voit la lumière à Nantes. Car Nantes n'est pas que ce VAN avec ses personnages, Nantes est plus que cela. Il y a un bienfait sanitaire dans ce blog, et pourtant son auteur devient peu à peu un troll.

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  6. Merci, Anonyme de 09:58... du moins pour la partie positive de votre commentaire. Quant à la "posture toujours négative", c'est simple : telle est la vocation de mon blog, si vous lisez le court "manifeste" qui figure en tête.

    Si ne n'aimais pas Nantes, croyez-vous que je me soucierais même de la critiquer ? Il m'arrive d'en dire du bien, mais je le dis ailleurs, voilà tout.

    Et puis, je ne réserve pas mes critiques au VAN. Je comprends que vous puissiez y voir une "obsession", mais c'est la contrepartie de l'obsession du VAN à essayer de nous faire prendre ses vessies pour des lanternes. J'en parle souvent parce qu'il y a beaucoup à en dire ! Notez qu'il m'arrive aussi de critiquer souvent Les Machines de l'île, la SoNantes, le projet de NDDL, certains aspects de l'urbanisme local, etc.

    Hélas, si mes critiques peuvent paraître "obsessionnelles", c'est aussi parce que je ne peux pas critiquer tout ce qu'il y aurait à critiquer, car mes journées n'ont que 24 heures et il faut aussi que je songe à gagner ma vie. Donc, j'ai tendance à me concentrer sur un nombre limité de sujets.

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  7. Un calendrier de l'Avent sur le Château des Ducs de Bretagne...
    Dans le Presse Océan du jour (en ligne) : "Une larve des ducs de Bretagne doit apparaître ce 1er décembre au château nantais. Une histoire en 24 cases signée Tangui Jossic.
    C’est à lui que le Voyage à Nantes et le château des ducs ont passé commande. « J’étais vraiment heureux que l’on me propose ce travail. » Etc."

    Le népotisme se porte bien à Nantes : Jean-Louis, autre Soleil couchant, passe le flambeau à Tangui, Soleil levant.
    Ne désespérons pas du Déclin de l'empire Blaisien, une nouvelle génération pourrait lui succéder également ! On a bien été Brueghel de père en fils, après tout.
    Mais on n'était pas peintre et commanditaire à la fois...

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  8. Oui, on se demande s'il faut conspuer ou plaindre Tangui Jossic, à qui il sera toujours reproché d'être "fils de". S'il est bon dans sa partie, c'est injuste -- mais puisque le fait d'être "fils de" a des avantages indéniables, il est normal qu'il ait aussi des inconvénients !

    Le fait que Tangui Jossic soit enseignant à l'Ecole des Beaux-arts de Nantes Métropole me paraît d'ailleurs plus dérangeant que son installation au château des Ducs. Il n'est pas seul à y susciter le soupçon de népotisme, il a juste un patronyme qui ne passe pas inaperçu.

    L'idée du calendrier de l'avent est un clin d'oeil amusant à l'air du temps (et un pied-de-nez à la laïcité ?) et le fil conducteur annoncé est séduisant. Reste à voir comment c'est fait. Et j'irai voir, bien sûr !

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  9. Tout à fait d'accord : ce poste obtenu à l'École des Beaux-Arts est plus choquant s'il est plus discret. Sans doute un gars sympa, du reste, le fiston, et compétent, et peut-être même talentueux ; mais voilà, les talents et les compétences ne manquent pas, à Nantes - comme ailleurs. Et je parie mon Damart, en cette période de grand froid, qu'il n'aurait obtenu un poste équivalent dans aucune autre école d'Art : les places sont chères. Était-ce un cadeau de noël de papa ? De la mairie à papa ? Comment savoir...
    Tout de même, quel cynisme, lorsqu'on affiche une sensibilité anarchiste de profiter du piston de la sorte. Qu'en pensent ses potes catcheurs à moustaches, les Requins Marteaux ? Peut-être attendent-ils leur monnaie de l'absolue, des facilités de réseaux ? C'est vraiment trop cool d'être cool, ça évite de trop se remettre en cause. Et pas de disciple local de Bourdieu, pour s'émouvoir des facilités de l'Héritier, de l'évidence de l'Habitus...

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  10. @ Anonyme du 1 décembre 2016 à 09:58

    Vous avez raison, il y a bien "captation d'une somme d'argent important au profit d'un seul projet" : cultiver l'attractivité au niveau européen de la métropole.

    Cette seule ambition, poursuivie avec assiduité depuis 3 décennies, concoure-t-elle au renforcement du mieux vivre ensemble?

    Malheureusement on ne peut pas être optimiste sur cet aspect.

    GOULVEN BOUDIC > Or, il y a un type de population qu’on cherche à attirer à Nantes en général et sur l’Île de Nantes en particulier, une population en prise sur l’économie mondialisée, surdiplômée, qui gagne plutôt bien sa vie, à qui il faut offrir des activités culturelles, bref ceux qu’on appelle les bobos. Et bien sûr l’arrivée de cette population fait monter les prix de l’immobilier… Entre ces classes supérieures branchées et les catégories ayant accès au logement social, il y a une couche de la population qui manque. Le problème de l’Île de Nantes, ce n’est pas l’exclusion des classes populaires, c’est l’absence des classes moyennes de la fonction publique.

    LAURENT THÉRY > Un appartement à Beaulieu avec vue sur Loire c’est de l’ordre de 2000 euros le mètre carré.

    ... Évidemment, il y a des logements à 3 500 euros le mètre carré et plus qui sont achetés par des gens plus aisés, dont une part provient de l’extérieur, des Parisiens notamment. Mais ça fait partie de l’attractivité nantaise. Nous ne voulons pas que cette population soit majoritaire, ou vive dans des espèces de réserves.

    THIERRY GUIDET > Je voudrais prolonger l’argumentation de Goulven Boudic. La perception de la réalité finit par faire partie de la réalité. Même s’il y a de vrais efforts pour maintenir et développer la mixité sociale sur l’île, l’essentiel de la communication s’adresse à un certain type de population, qu’on les appelle bobos ou nouvelles élites urbaines…

    http://www.revue-placepublique.fr/Sommaires/Sommaires/Articles/ilebobos.html

    C'est amusant, quand il s'agit de la partie ancienne c'est "Beaulieu" et "Ile de Nantes" quand il s'agit de boboland.

    Quant aux 2000 balles du mètre carré, ne courrez pas, il s'agit d'un article qui doit dater au moins de 2008, les prix ont dû largement évoluer.

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