À quoi bon raconter des histoires quand la vérité est accessible à tous ? « On a créé [la société La Folle Journée] car la chambre régionale des comptes trouvait que La Folle Journée prenait trop de place dans les comptes de la Cité des congrès », assure Aymeric Seassau, adjoint au maire de Nantes chargé de la culture, à Presse Océan (21 juillet 2023). En réalité, la Chambre, dans un rapport de 2005, avait critiqué… les comptes de la Cité des congrès, incapables de suivre l’évolution de ses activités. Elle avait aussi critiqué le laxisme des finances municipales, notamment une subvention versée en 2003 mais imputée à La Folle Journée 2002. « Ce rattachement a eu pour effet heureux de limiter les pertes de l'année 2002... » avait-elle commenté avec des points de suspension clairement ironiques.
La Chambre n’avait
nullement exigé que l’activité Folle Journée soit logée dans une structure distincte,
et la direction de la Cité des congrès, approuvée par Jean-Marc Ayrault, n’en avait
pas manifesté l’intention – alors même que la société d’économie mixte (SEM) La
Folle Journée avait été immatriculée quelques semaines plus tôt ! Cette séparation
a tellement réjoui la chambre régionale des comptes qu’elle a dénoncé en 2013 « une
situation doublement problématique ».
Mais voilà, tout est
réglé puisque, dit Aymeric Seassau, « La Folle Journée retourne simplement
au bercail » : seize ans plus tard, la boucle est bouclée, la manifestation musicale se retrouve
gérée en direct par la Cité des congrès. Quant à la SEM La Folle Journée, elle
disparaît.
Elle disparaît, oui, mais dans des conditions pas plus franches du collier que celles de sa naissance. En effet, elle n’est pas liquidée à l’amiable dans des conditions « purement techniques » comme tentent de l’exposer ses protagonistes. Elle fait l’objet d’une liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce. Vulgairement dit, elle est en dépôt de bilan.
Il faut dire que, secouée
par le Covid-19 et par les détournements de sa directrice générale, elle a souscrit
en deux fois 750.000 euros de prêts garanti par l’État (PGE) en mai et juillet 2021.
Quelques semaines plus tard, elle a été « mise en sommeil ». Dès lors,
son insolvabilité était à peu près garantie lors du premier remboursement du PGE,
en mai 2023. Sauf miracle, qui ne s’est pas produit.
Voir
article complet sur Nantes Plus :
http://nantesplus.org/la-folle-journee-les-frais-inutiles-dune-societe-zombie/
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