Six des vastes baies vitrées du palais de justice de Nantes ont été étoilées hier. Sur le plan esthétique, ça n'est pas laid : à la tombée de la nuit, les fentes accrochent la lumière, on dirait des décorations de Noël inédites. Sur le plan financier, c'est autre chose : à 16.000 euros la vitre, le budget de la justice va souffrir. Oui, 16.000 euros l'unité, à peu près quinze mois du revenu d'un smicard, c'est le tarif, selon Ouest France. Ce n'est pas pour rien que l'édifice s'appelle Palais.
Point positif : les vitrages sont fendus mais n'ont pas cassé. Ils s'avèrent moins fragiles que les parements des murs latéraux, régulièrement dégradés et tout aussi régulièrement remplacés - pour un coût inconnu mais qu'on imagine non négligeable. Tout passant le constate aisément : les plaques neuves étant plus foncées que les anciennes, il en résulte un effet de damier plutôt malpropre.
Couvrir un bâtiment aussi sensible qu'un tribunal d'un revêtement à ce point émotif était une erreur de conception manifeste. On sait que ça n'est pas la seule. Et pour en revenir aux vitrages, comme décidément il y a toujours quelque chose qui ne tourne pas rond dans la construction anguleuse de Jean Nouvel, le système de sécurité a mal fonctionné : le briseur de vitres n'est pas visible sur les enregistrements des caméras...
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