Sur le quai François-Mitterrand, que voit-on au fil de la Loire ? Quelques immeubles de bureaux sans grand caractère, la baraque à hot-dogs de l’Atelier Van Lieshout, un bâtiment sans identité dont on a peine à croire qu’il abrite une école d’architecture, le gros bloc noir déjà un peu décati de Jean Nouvel, un hôtel particulier en ruines, des ensembles de logements chics mais déparés par les pancartes qui tentent de caser les locaux commerciaux du rez-de-chaussée, le siège laborieusement camouflé d’Harmonie Atlantique, le sinistre béton du pont Anne de Bretagne…
Après ce pénible parcours, le Nantilus apparaît quasiment comme un chef-d’œuvre de discrétion et d’élégance. Certes, ça n’est qu’une boîte de verre et de métal, tel un immeuble de bureaux de la fin du XXe siècle. Pourtant, sa conception semble assez élaborée.
Il n’est pas comparable, par exemple, à la crèche flottante du quai Henri-Barbusse, double conteneur massif qui fait de l’Erdre un terrain à bâtir. Le Nantilus, au moins, tente de se donner un caractère fluvial, sans prétendre pour autant se déguiser en bateau. Sa disposition asymétrique paraît habile. Ouvert au maximum côté Loire, il est largement dissimulé par ses immenses escaliers côté quai, ce qui incite à aller voir de plus près. Sa « cheminée » façon paquebot relève du clin d’œil au second degré. Son amarrage à quelques mètres du quai le dissocie nettement de la terre ferme.
Bref, aussi malveillant soit ce blog, ce n’est pas sur son esthétique qu’on chicanera la barge d’Olivier Flahault.
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