11 mars 2012

Open médias

Ces journalistes sont insatiables ! On leur donne le bi du bout du doigt et ils réclament le bras entier !

On évoquait ici-même voici quelques jours la minceur des fichiers mis à disposition du public sur Nantes ouverture des données (NOD), pourtant lancé à grands sons de trompe par Nantes Métropole. Le Club de la presse Nantes Atlantique a sondé ses adhérents pour savoir quelles données de Nantes Métropole ils souhaitaient pouvoir consulter en ligne dans le cadre de la politique municipale d’open data.

Ô surprise, les journalistes nantais n’ont pas l’air absolument passionnés par la liste des prénoms donnés aux enfants nés en 2001, l’occupation du sol 2008 de niveau 3 et autres fichiers proposés aujourd’hui par NOD. Ils réclament des informations aussi futiles que les budgets des collectivités, l’évolution des tarifs de la SEMITAN, le détail des dépenses de communication ou, horreur suprême, les rémunérations individuelles et avantages en nature des élus !

Tous ces fichiers existent. Seront-ils seront mis en ligne ou pas ? À cela, on pourra voir si ce que Jean-Marc Ayrault appelait « l’open data à la nantaise » joue en Ligue 1 ou en CFA.

7 commentaires:

  1. J’espère que les journalistes n’attendent pas cet « open data » pour obtenir des infos qui nous regardent tous. Il ne faut pas être un super journaliste d’investigation pour connaître l’évolution des tarifs de la Semitan.

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  2. Loin de moi l'idée que les journalistes ne font pas leur métier ! L'intérêt de l'open data serait plutôt de leur permettre (et à vous et moi aussi) de trouver vite les informations réunies en un seul point. Et, entre nous, je crois que cela simplifierait leurs relations avec les administrations et élus locaux, qui n'aiment pas trop les investigations !

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  3. Les données demandées par le club de la presse sont légitimes. Néanmoins, le package demandé a une petite odeur de "combien ça coûte", la fameuse émission anti-fiscaliste. La masse salariale municipale augmenter ? baisse ? Que faut-il en conclure ? Sans détail, on conclura qu'une masse salariale qui augmente est signe de mauvaise gestion. Ca me rappelle #sarkopipo qui respecte les infirmières, les gendarmes etc... mais qui méprise les fonctionnaires.

    Effectivement, l'open data doit constituer une base de données facilement interrogeable. Il faut aussi que les deux de données soient facilement connectables à des outils d'analyse ou de visualisation. Problème : certains vont jouer au journaliste-justicier en herbe, vont se prendre pour un grand analyste-statisticien parce qu'ils auront tracé 2 courbes et 2 camembert. Les commentaires sur les causes et les effets demandent à aller un peu plus loin.....

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  4. Merci de votre commentaire. Les données comptables représentent sûrement une fraction importante des fichiers gérés par les collectivités locales. Or l'open data à la nantaise les ignore complètement. De là à penser qu'il y a quelque chose à cacher...
    Il est vrai que les données brutes doivent être analysées. Mais jureriez-vous que vous êtes toujours certain de la parfaite objectivité scientifique des commentaires fournis par Nantes Métropole ?
    Le risque du journaliste-justicier ne me paraît pas très grand car la presse locale reprend le plus souvent sans les discuter les chiffrages officiels. En revanche, l'open data permet au moins de faire appel à "l'intelligence des foules".

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  5. Je précise :ce qui m'ennuie dans cette exigence de transparence envers les finances publiques, c'est qu'elle soit portée par la même majorité parlementaire qui a voté récemment un texte réprimant la divulgation d'information commerciale, dit texte Carrayon du "secret des affaires". Peut-on exiger un open data des tarifs de téléphonie mobile, incluant l'affichage des marges ? Pourtant, il s'agit de "notre argent" tout autant que celui dont on exige la transparence de Nantes Métropole. D'ici quelques mois, vous verrez ces données aspirées, dupliquées par Google ou Amazon, leur faire subir divers traitements - quoi précisement, mystère, secret des affaires - et en tirer telle ou telle conclusion.

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  6. Il n'y a pas d'obligation législative ici. Plus exactement le droit d'accès aux documents administratifs existe depuis une loi de 1978 qui n'a pas été abrogée bien que les majorités parlementaires aient varié. La politique d'open data consiste à rendre certains de ces documents accessibles en ligne sous forme de fichiers de données. Elle facilite la consultation et l'analyse des informations. A partir du moment où on décide de le faire, il faut le faire vraiment. Je trouve que NOD amuse la galerie en mettant en ligne quelques fichiers de faible intérêt ; apparemment, c'est aussi l'avis des journalistes.

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  7. L'enjeu de l'open data n'est pas vraiment celui-là.... l'open data, c'est wikipedia, c'est OpenStreetMap, ce sont des logiciels libres de partage de données libres.
    L'open data, c'est la mise à disposition des publications scientifiques en libre accès, et non via des rapaces de l'édition scientifique. Ce sont des standards ouverts pour toutes ces choses là soient interopérables.

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