Fonds privés : 12,9 millions d’euros + Europe, État,
collectivités locales : 12 millions d’euros + Nantes Métropole : 12
millions d’euros, Total : 35 millions d’euros ! Ainsi Presse Océan
présente-t-il le plan de financement de l’Arbre aux hérons dans un dossier de
deux pages paru ce matin sous la signature d’Emmanuel Vautier et illustré par
l’infographie de Cécile G. ci-dessous. Ce point de départ arithmétiquement
boiteux n’annonce rien qui vaille ! Et en effet, si l’on y regarde de plus
près, tout se détraque.
« Un tiers financé par la Métropole, un tiers apporté par des
fonds privés et le tiers restant par d'autres partenaires publics », c’est bien la répartition annoncée
de longue date par Nantes Métropole. Rien de nouveau sous le soleil,
donc ? Si quand même : les 12,9 millions de « fonds privés » comprendraient en réalité un « emprunt et autofinancement des Machines de
l’île » à hauteur de 8 millions d’euros.
Or les fonds des Machines de l’île ne sont pas des fonds
privés. Pour commencer, les Machines de l’île n’existent pas ! Il y a d’une part
les mécaniques elles-mêmes, qui appartiennent à Nantes Métropole, et d’autre
part leur exploitation, qui est assurée par Le Voyage à Nantes, société
publique locale, dans le cadre d’une délégation de service public. Où est le
privé là-dedans ? L’argent des Machines est celui des collectivités
locales. Fonds publics, donc.
Après les fonds publics repeints en fonds privés, la publicité repeinte en mécénat
Ensuite, pour l’« autofinancement des Machines de
l’île », le compte est vite fait : depuis leurs débuts, en neuf
ans d’exploitation, elles n’ont jamais dégagé le moindre euro de bénéfice. Au
contraire, alors qu’elles devaient parvenir à l’équilibre dès 2009, elles
continuent à faire des pertes tous les ans (merci aux contribuables qui bouchent régulièrement le trou). Donc zéro autofinancement pour
l’Arbre aux hérons. Reste l’emprunt. Là, pas de miracle : pour qu’une
banque prête de l’argent à une entité toujours déficitaire depuis l’origine, il
lui faudra une garantie solide. Celle-ci ne peut venir que des collectivités
locales : si l’Arbre aux hérons perd de l’argent (on parie ?) et ne
peut rembourser l’emprunt… ce seront elles qui paieront. Fonds publics
toujours.
Évidemment, une fois 8 millions de fonds publics repeints en « fonds privés », le reste devient plus facile. Au « mécénat », on ne demande plus que 4,7 millions d’euros, soit
un peu moins de 15 % du total. « Mécénat » est-il d’ailleurs le mot juste ? Pour une part, il s’agirait de parrainer qui une branche de l’arbre, qui
un banc. De la publicité, donc. À 50 000 euros chacune des vingt-deux branches et à 15 000
euros chacun des quarante bancs, on n’arrive cependant qu’à 1,7 million
d’euros. Il reste quand même 3 millions à trouver, soit 64 % de
l’enveloppe assignée au « mécénat ».
Bonne nouvelle tout de même, quinze entreprises se seraient
déjà portées volontaires, assure Presse Océan. Quinze entreprises
sur les soixante-six nécessaires pour parrainer les branches et les arbres qui
représentent 36 % de l’enveloppe « mécénat », c’est un début. Sauf que, en
juillet dernier, Ouest France faisait état de dix-huit entreprises
volontaires. À ce rythme là, il n’en resterait plus une seule début
2019 !
(à suivre)
Je me permets de faire une proposition quant à la confidentialité de votre blog. Confidentialité qui bien sûr me chagrine au regard de sa qualité...
RépondreSupprimerUn compte Twitter avec un topic #nantes et la fréquentation de votre blog serait multipliée par 10 ! Idée peu originale, j'en conviens, à laquelle vous avez sûrement pensée mais qui pourrait se révéler d'une efficacité redoutable pour contrer la propagande municipale et l'asservissement de la PQR...
Autre proposition : créons une association et appelons-la du doux nom de HÉRONS : Habitants Énervés et Réalistes Ou les Nantais Scrutateurs ! Vous en êtes ?
RépondreSupprimerMerci pour ces suggestions ! Hélas, un compte Twitter demanderait du temps, et je n'en ai guère. Quant à l'association, bien sûr, j'en serais -- mais comme un membre passif, pour la même raison.
RépondreSupprimerQuel dommage !
RépondreSupprimerÊtes-vous certain que la tenue d'un compte Twitter soit si chronophage ? J'insiste, une présentation de vos différents posts en 160 caractères au fil de leur diffusion ferait un carton ! Et qui sait, permettrait peut-être de calmer l'insupportable arrogance des Blaise, Oréfice et Cie. À défaut de baisser les impôts métropolitains, cela autoriserait j'en suis persuadé, une meilleure répartition des subventions culturelles*
*Culturelle : adj. féminin 1 : relatif à la culture. 2 : relatif à tous divertissements [dans son acceptation en dialecte nantais]
S'il est pertinent de rendre à cesar ce qui est à cesar, et donc ce qu'il en est du montage de ce "guggenheim" à la nantaise ( depuis le temps!, et si ce n'est pas cette fois ce sera la suivante), il le serait encore plus d'intégrer ce qu'il en est des retours différés associés (nuitées, paniers, etc.... Une collectivité, à la différence d'un ménage passant la quarantaine, ce qui semble le niveau de l'approche économique développée ici, trouve son équilibre par d'autres biais que ses seuls données bancaires. Bref de l'interteriretorial quoi.
RépondreSupprimer@X Fouquet
RépondreSupprimerSi vous gérez votre budget avec la clarté avec laquelle vous faites vos commentaires, votre comptable va se faire des cheveux blancs ! un peu moins de verbosité condescendante (l'interteriretorial...) et un petit peu plus d'explications serait de mise.
Quant à qualifier le futur musée des Arts de Guggenheim à la nantaise, j'espère pour vous que c'est du deuxième degré
Parmi les entreprises mécènes, on trouve l'aéroport de Nantes, si l'on en croit l'édition en ligne de 20minutes.
RépondreSupprimerDeux propositions :
1. Les plus importants acteurs économiques locaux adhèrent au projet. L'arbre commence déjà à rayonner, et va attirer des touristes, c'est l'évidence, en masse et internationaux ! Sinon pourquoi un aéroport le soutiendrait ?
2. C'est un renvoi d'ascenseur, de la part de Vinci, à la ville qui a toujours soutenu le projet de Notre-Dame-des-Landes.
Faites votre choix...