Jean Blaise n’a pas eu un mot pour les Machines de l’île dans son entretien d’adieu donné à Presse Océan juste avant Noël. Elles sont pourtant, avec le château des ducs de Bretagne, l’une des deux grandes sources de chiffre d’affaires de la SPL Le Voyage à Nantes (mais aussi sa principale source de déficit). Son désintérêt contribue à expliquer la dérive de cet équipement avec lequel Jean-Marc Ayrault aurait voulu faire de Nantes une destination touristique internationale.
Les Machines de l’île ont été conçues au tout début du
siècle ; les esquisses ont été déposées chez un notaire le 31 janvier 2002.
Vingt-trois ans plus tard, où en est-on ? En 2004, Nantes Métropole passe
une commande portant sur l’Éléphant, les premiers éléments de l’Arbre aux Hérons
(alors dénommé l’Arbre aux Oiseaux), les premiers éléments du Carrousel des mondes
marins et la Galerie des Machines. Trois
ans plus tard, les Machines de l’île ouvrent au public ; le Carrousel suit
en 2012. Depuis douze ans, le seul événement majeur a été l’abandon de l’Arbre aux
Hérons, sans rien pour le remplacer. Où sont l’imagination et la créativité dont
se targuaient Le Voyage à Nantes et son patron ?
Les pannes fréquentes du Grand Eléphant contribuent à plomber les comptes des Machines de l'île |
Les résultats réels des Machines de l’île ont toujours été un peu mystérieux à cause de chiffres bidonnés (voir par exemple les articles sur le bilan 2014). Cette mauvaise habitude a pu contaminer Nantes Métropole. Selon son rapport annuel 2023, « 745 740 visiteurs ont été accueillis [aux Machines] en 2023, soit + 22 % par rapport à 2022 et + 5 % par rapport à 2019 ». Un calcul simple permet donc de déterminer que les Machines ont accueilli 611 262 visiteurs en 2022 et 710 229 en 2019. Erreur ! Selon son rapport annuel 2022, « 677 826 visiteurs payants ont été accueillis en 2022 » ! Quant à 2019, le rapport de la DSP des Machines de l’île pour 2019 précise de son côté que « la fréquentation totale des Machines de l’île en 2019 s’est élevée à 738 579 visiteurs ». On ne s’embêtera pas à déterminer lesquels de ces chiffres sont faux, mais l’erreur de calcul aboutit à embellir le résultat affiché pour 2023.
Les
Machines de l’île aux mains du secteur privé ?
Une chose est certaine en tout cas : la situation financière
des Machines est très mauvaise. Hélène Madec, à leur tête, et Sophie Lévy, à la
direction du Voyage à Nantes, vont avoir beaucoup à faire. À moins qu’elles ne
se débarrassent de cet héritage de Jean-Marc Ayrault ? Nantes Métropole a
mis en ordre l’an dernier le contrat qui la lie à Pierre Orefice et François
Delarozière. Elle a relevé le pourcentage qui leur est versé sur les recettes
de billetterie (plafonné à 23 700 euros par an et par personne, il
augmentera selon l’indice des prix). Mais elle a aussi veillé à introduire la
clause suivante :
Nantes Métropole pourra
librement rétrocéder à tout tiers de son choix et notamment à un délégataire
chargé de l'exploitation des Équipements, tout ou partie de ses droits et
obligations tels que définis par le présent contrat, et notamment accorder toute
licence d'exploitation de tout ou partie de ces droits à tout tiers de son
choix, et ce, dans les limites et conditions définies par le présent contrat.
Cette disposition couvre aujourd’hui la délégation de service
public (DSP) au nom de laquelle le Voyage à Nantes exploite les Machines. Mais ladite
DSP s’achève à fin 2025. Le secteur privé mettra-t-il la main sur les Machines
en 2026 ?
Voir
article complet sur Nantes Plus :
https://nantesplus.org/les-machines-de-lile-peuvent-elles-sauver-leur-peau/
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