22 juin 2011

Mur de Berlinpinpin

Le mur de Royal de Luxe est représentatif de la « culture » façon Ayrault : de grosses dépenses au service d’un toc plus ou moins tape-à-l’œil – ici un faux mur décoré d’une fausse fresque mexicaine. Avec en prime un aveu implicite d’ignorance crasse. Malgré la pirouette pataude tentée par Jean-Luc Courcoult (« Ce n’est pas l’histoire de la ville mais juste les souvenirs de la Petite Géante »*), chacun voit bien que les concepteurs du mur ont la culture courte : à Sophie Jozan et aux autres opposants notoires de le souligner. Qu’ils dressent la longue liste des personnages manquants et viennent en corps constitué la placarder au dos de l'objet du délit !

Et puis, il reste de la place sur le mur. Comme on l'a noté ici, les nombreux figurants pourraient être remplacés par des personnages réels, ce qui permettrait de rectifier le tir. David Bartex et son équipe ont le pinceau assez agile pour retoucher leur travail sans l’altérer. Réclamer la destruction d’un édifice bien réalisé et apprécié de nombreux Nantais n’est sûrement pas un bon calcul électoral. Réclamer son amélioration tout en mettant en valeur la médiocrité municipale le serait davantage.

Pendant près de trente ans, le mur de Berlin a été un manifeste anti-communiste bâti par les communistes eux-mêmes. Toutes proportions gardées**, il ne tient qu’à Mme Jozan d’exploiter le « mur de la honte » local : si la municipalité refuse de le retoucher, elle prouve sa psycho-rigidité, si elle le retouche, elle avoue ses lacunes***. Pile, Jozan y gagne, face, Ayrault y perd.
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* Propos rappelés par Stéphane Pajot dans Presse Océan du 10 juin. M.Courcoult est formellement démenti par la mairie de Nantes, dont le site web indique encore à ce jour, le 22 juin : « La peinture murale nantaise tombée du ciel illustrait "La véritable Histoire de Nantes, du Moyen-âge à nos jours". »
** On ne tire pas à balles réelles sur les opposants notoires. En réalité, le mur de Nantes tient plutôt de la pissotière de Clochemerle (cf. le post d'hier).
*** Le site web de la mairie de Nantes a longtemps évoqué « la flèche de la cathédrale de Nantes, témoin des temps anciens ». Quelque jours après la parution ici-même d’un post sur le sujet, cette flèche imaginaire a été retirée.

2 commentaires:

  1. Il y a l’historien qui amasse les traces, les indices, les témoignages, organise, réfléchit et émet une théorie qui tente de s’approcher le plus possible de la vérité: c’est l’histoire objective.
    Et il y a le pouvoir et ses valets qui traficotent les faits, en oublient d'autres pour établir une histoire officielle: c’est la propagande
    Monsieur Courcoult n'est pas historien. Il écrit l’histoire officielle du pouvoir local à la sauce Ayrault qui ne convient pas à Madame Jozan qui n’est pas, elle non plus, historienne.
    Bref c’est calotte pourpre et pourpre calotte, s’opposer sur l’accessoire pour faire oublier l’essentiel.

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