« La mairie de Nantes passe à l’acte » : belle ouverture d’un article de Rémi Certain dans Presse Océan ce matin. S’agissant d’une municipalité élue en mars 1989, il était bien temps en effet ! Foin de mauvais esprit pourtant : l’acte en question, la pose de barrières anti-Loire le long du quai de la Fosse et du quai Ernest-Renaud, a été fulgurant puisqu’il fait suite à des noyades survenues les 3 et 4 décembre. Les 3 et 4 décembre 2010, certes, mais qu’est-ce qu’une année pour une cité qui se passait de cet équipement depuis quelque chose comme quatre mille ans ?
Le passage à l’acte se borne pour l’instant à une décision de principe ; les barrières ne seront là qu’à l’été 2012. Les imprudents sont priés de patienter. Cependant, six mois pour exécuter la décision, cela paraît rapide quand il a fallu un an pour la prendre.
Les barrières feront 1,10 m de haut. Appelons cela une demi-mesure : 1,10 m, c’est trop facile à franchir. Pour éviter tout risque, un mur de 2 m surmonté de barbelés eût été plus efficace. Et plus encore un comblement définitif, parachevant l’œuvre des années 1930.
Bien sûr, les noyades sont des drames, on comprend l’émotion des familles. Mais isoler la ville de son fleuve est une décision aux implications culturelles colossales. Comme on l’a déjà noté ici l’an dernier avec un triptyque ligérien (La crue et la cuite, Les anneaux de la mé-Loire, Le tirailleur sénégalais du pont Anne de Bretagne), la municipalité nantaise avait vis-à-vis de la Loire une attitude de poule qui a trouvé un couteau. Elle a finalement fait son choix : un couteau, c’est dangereux, au placard le couteau !
Peut-être qu'un politique éclairé, garant de l’ordre, protecteur de la veuve et de l’orphelin, demandera une loi mettant les fleuves hors la loi. La Loire, La Garonne, le Rhin, le Rhône et toutes les rivières, ne constituent-ils pas autant d'assassins en puissance qu’il convient de punir.
RépondreSupprimerIl me semble que les gens qui tombent et se noient en Loire sont souvent des personnes plus ou (un peu) moins alcoolisées qui rentrent tard la nuit et veulent satisfaire un besoin naturel. Ne suffirait-il pas de remettre à disposition des toilettes publiques et gratuites pour éviter bien des problèmes ?
RépondreSupprimerTrès juste !
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