Le site d’actualités économiques LaTribune.fr vient de présenter Le Voyage à Nantes sous le titre
« À Nantes, la culture devient moyen de développement économique ». « Il y aura la fontaine de la Place Royale transformée en un mur d'escalade », commence l’article de Frédéric Thual,
« le 36ème étage de la Tour Bretagne mué en un lieu de restauration et de contemplation aux allures de nid de cigogne, le rond-point de la place Graslin recouvert d'une immense motte de compost… ». Un mur d’escalade, un bar, un potager : la culture physique, la culture de bistro, la culture maraîchère, c’est toujours de la culture !
Transformer la fontaine de la place Royale en structure d’escalade n’est pas d’une radicale nouveauté : quel Nantais n’a jamais grimpé à l’assaut du défunt trident un soir de tonus ou d’anniversaire trop arrosé ? On s’interroge cependant sur le public visé par Jean Blaise avec cette installation de haute tenue culturelle. Imagine-t-on les touristes européens affluer à Nantes pour contempler un mur d’escalade ? Reviens Léon, on a les mêmes à la maison !
En réalité, le pseudo-mont Gerbier-de-Jonc de la place Royale ne peut attirer qu’un public d’ados nantais et péri-nantais. D’autant plus que Le Voyage à Nantes annonce lui-même :
« capacité d’accueil restreinte, possibilité de file d’attente ». Un touriste accepte une heure de queue pour accéder à la Galerie des Offices de Florence ou au Space Mountain de Disneyland. Pour cinq minutes de grimpette à Nantes, c’est plus douteux.
Voyons quand même le bon côté des choses. Cachées aux yeux des touristes, les statues de Grootaërs et de Ducommun de Locle seront aussi à l’abri des vandales aux heures les plus chaudes de la saison. Les gamins escaladeurs bénéficieront d’une animation estivale gratuite qui les écartera peut-être d’activités moins avouables. Le Voyage à Nantes s’achètera de la fréquentation sans peine. Et on se sentira tous plus cultivés.
Le mur d'escalade n'est pas de la culture, sauf de la culture physique, vous avez raison de le souligner. Vous auriez dû dire aussi qu'il n'est pas non plus du développement économique, sauf pour son constructeur. Il ne s'agit pas d'un investissement mais d'une dépense sociale.
RépondreSupprimer