Outre le monticule d’escalade de la place Royale, Le Voyage à Nantes inclut des terrains de jeux finement intitulés Playgrounds, pour montrer qu’on sait ici parler anglais (tout en ignorant apparemment que « playgrounds » désigne les installations destinées aux enfants, genre bac à sable et toboggan : guère de quoi attirer des touristes urbains). Au programme, un « Arbre à basket » sur le site des Chantiers et un « Banaball » sur le toit de l’école d’architecture.
Il y a quelque chose d’un peu pitoyable dans ces inventions à la Gaston Lagaffe. Nos ancêtres avaient imaginé des dizaines de jeux de boules, de quilles, de palets, de bâton, de corde, etc. Certains d’entre eux restent réellement pratiqués. Leurs règles sont souvent complexes. Leurs noms ne sont pas moins poétiques que « Banaball » : Ar maen pouez (lancer de poids), Ar vazh yod (bâton à bouillie), An ahel karr (lever d’essieu de charrette), Sevel ar berchenn (lever de perche), Ar voutelenn plouz (lancer de gerbe), Redadeg ar miliner (relais des meuniers), Sach fun (tir à la corde), Bouloù Pok (boules de Guerlesquin), etc.
Un fossé vertigineux sépare ces jeux de ploucs et les chics « playgrounds » du Voyage à Nantes. L’imagination, l'énergie, la motivation, la poésie sont clairement du côté des premiers. Un coup d’œil au site web de la Falsab (Confédération des jeux et des sports traditionnels de Bretagne) permet de le constater. Pour se gargariser d'un « Banaball » avec le sentiment de faire œuvre de création culturelle, il faut vraiment avoir l’œil fixé sur son nombril.
Playgrounds signifie "aire de jeu" en général (aussi pour les enfants) et fait clairement référence aux playgrounds aux USA où les joueurs sont en extérieur, dans les parcs ou la rue (comme les courts de basketball). Et oui, certains savent l'anglais. Ce n'est pas le cas de tous, pas vrai?
RépondreSupprimerMerci pour votre contribution au débat. « Playground » désigne bel et bien un espace spécifiquement destiné aux enfants. Pour être clair, voici la définition du mot selon le Macmillan Dictionary (http://www.macmillandictionary.com/dictionary/british/playground):
RépondreSupprimer1. an area of land where children can play, especially at a school or in a park: a school playground
2. a place where a particular group of people go to do things that they enjoy: Monaco is considered a playground for the rich and famous.
Et selon le Merriam-Webster Dictionary (http://www.merriam-webster.com/dictionary/playground):
1. a piece of land used for and usually equipped with facilities for recreation especially by children
2. an area known or suited for activity of a specified sort: a vacation playground
Et selon l’Oxford Dictionary (http://oxforddictionaries.com/definition/playground) :
1. an outdoor area provided for children to play in, especially at a school or public park: I was playing football in the playground
2. a place where a particular group of people choose to enjoy themselves: the mountains are a playground for hang-gliders
très belle photo, merci.
RépondreSupprimerClément Bacle
OK, le Voyage à Nantes s'est planté, il ne fallait pas dire playground. On ne va quand meme pas en faire un fromage
RépondreSupprimerVous êtes vraiment un ringard à banane. Attention humour ...
RépondreSupprimerNon, il n'y a pas de quoi "faire un fromage" du faux-sens véniel commis par le Voyage à Nantes. Je ne l'ai d'ailleurs signalé qu'en passant. Mais il dénote une fois de plus le côté flou, imprécis,
RépondreSupprimerpas bien fini, de beaucoup de ses actions.
non mais laissez moi, non mais laissez moi, jouer ma bananeuuu!!!!!
RépondreSupprimerlire l'article de Guy Boyer intitulé "le glissement progressif de l'art" (http://www.connaissancedesarts.com/art-contemporain/actus/point_de_vue/le-glissement-progressif-de-l-art-96034.php), Le voyage à Nantes illustre parfaitement le texte.
RépondreSupprimerTrès juste, merci pour la référence.
RépondreSupprimerJoe Hammond avait raison à sa manière : "playgrounds" signifie bien "aire de jeu". Mais les aires de jeu sont des "matériels et ensemble de matériels destinés à être utilisés par des enfants à des fins de jeu" (décret n° 94-699 du 10 août 1994). En anglais comme en français, on est bien dans le registre de l'enfance.
RépondreSupprimerMerci Leblanchet, tout est dit (et bien dit) dans cet article.
RépondreSupprimerLa maison coulée, les bateaux arborés ont eu une deuxième chance, le canard n'étant pas un régional de l'étape a disparu, mais pas pour tout le monde, voir http://www.toxel.com/inspiration/2012/06/08/giant-rubber-duck/
RépondreSupprimerMerci pour l'info. Estuaire a servi à financer la mise au point du produit... En fait, Estuaire n'a même pas eu droit à une oeuvre originale, Florentijn Hofman multiplie les canards jaunes (et divers autres animaux gonflables).
RépondreSupprimerJe me répète, en tant qu'anglophone, je peux vous dire que Playgrounds dans une pratique vernaculaire, fait référence également aux jeux/sports en extérieur pour adultes, qui sont souvent liées des aires de jeux pour enfants).
RépondreSupprimerVoir Wikipedia:
A playground or play area is a place with a specific design for children be able to play there. It may be indoors but is typically outdoors (where it may be called a tot lot in some regions.)
Modern playgrounds often have recreational equipment, etc.
Playgrounds often also have facilities for playing informal games of adult sports, such as a baseball diamond, a skating arena, a basketball court, or a tether ball.
On trouve de célèbres "courts" de basketball liés à des désignés ainsi. Quand on parle de "Legend of the Playground" dans le New York Times (qui sait un peu l'anglais), il ne s'agit pas d'une référence à un tobogan...
http://www.nytimes.com/1990/11/11/sports/basketball-legend-of-the-playground.html?pagewanted=all&src=pm
http://www.nytimes.com/2006/07/11/sports/basketball/11rucker.html
ou encore
http://www.nytimes.com/2012/04/06/nyregion/heritage-field-opens-near-yankee-stadium.html
Par ailleurs, il s'agit d'un titre d'exposition, qui peut donc être pris métaphoriquement. Inquiétantes Etrangetés au Musée des Beaux-Arts, n'était pas vraiment destiné à inquiéter, non?
Bref, ce n'était pas le point principal de votre article, mais le diable se loge dans les détails, comme on dit chez nous. Et dans votre aigreur à vous attaquer à Jean Blaise, vous vous perdez en route, et devenez moins crédible.
Juste un détail : Banaball (premier paragraphe) et non Banana Ball.
RépondreSupprimerVous avez raison. Merci du rappel, je fais la correction.
RépondreSupprimerÀ Joe Hammond:
RépondreSupprimerDésolé de vous avoir lancé dans de fastidieuses recherches avec ce « détail diabolique ». Des recherches guère fructueuses apparemment.
Que dit votre citation de Wikipedia ? « A playground or play area is a place with a specific design for children be able to play there », ce qui confirme que l’équipement est bien destiné aux enfants, même s’il arrive qu’il comporte aussi des « facilities for playing informal games of adult sports » (autrement dit, des endroits où les enfants peuvent pratiquer à leur manière des jeux normalement destinés aux adultes).
Merci d’avoir cité le New York Times, ce qui m’évite de le faire moi-même : quand il qualifie Joe Hammond de « legend of the playground », il fait allusion à son enfance de champion, comme si l’on écrivait en français « célébrité du bac à sable ». Pour mieux expliciter son propos, le NYT parle même de « schoolyard players » ! Dans les deux autres articles, « playground » est utilisé métaphoriquement pour désigner un terrain où jouent des gamins prometteurs (ironiquement, Holcombe Rucker, dont le Rucker Park cité par le NYT porte le nom, était responsable des aires de jeux pour enfants de la ville de New York !)
Je vous retourne donc le compliment : dans votre empressement à défendre Jean Blaise, vous l’enfoncez davantage !
Précisons encore un peu:
RépondreSupprimer« facilities for playing informal games of adult sports » (autrement dit, des endroits où les enfants peuvent pratiquer à leur manière des jeux normalement destinés aux adultes).
plutôt
« facilities for playing informal games of adult sports »: des endroits où les adultes peuvent pratiquer du sport de manière informelle (par opposition aux terrains de sports officiels).
Quand ont évoque des "schoolyard players", ce sont des jeunes hommes qui jouent dans les cours d'écoles, "after hours", et non des enfants!
Enfin bref, let's agree to disagree, on tourne un peu en rond.
Et je n'ai pas pour mission pour ma part à défendre qui ou quoi que ce soit (à part le bon sens).
Et défendre le bon sens s'avère bien compliqué lorsque l'on tourne en rond ;-)
RépondreSupprimer;-)
RépondreSupprimerAr voutelenn plouz ça se pratique encore souvent, tard le soir autour du hangard.
RépondreSupprimerdu hangar!
RépondreSupprimerça, c'est du sport de masse !
RépondreSupprimer