Sur le site web de Royal de Luxe, Jean-Luc Courcoult brosse le « climat de la création » de sa dernière œuvre, Rue de la chute*. Il y manifeste surabondamment l’imagination qu’on lui connaît.
« L'homme se nourrit de légendes, probablement de celles qu'il ne vivra jamais », écrit-il ainsi. Derrière cette philosophie de bistro se dissimule une grande liberté d’esprit. Que l’homme ne vive jamais les légendes n’est pas seulement « probable » mais certain puisqu’une légende, par définition, n’appartient pas au réel. L’Académie française la définit comme un « récit héroïque, merveilleux, fabuleux », qui au surplus relève du passé et non du futur. Par cet usage délibérément fautif, M. Courcoult entend sans aucun doute montrer que son talent dépasse le vocabulaire.
De même, quand il évoque un « tapis persan de Bagdad » auquel sont arrachés « quelques poils de cachemire », il affiche bien sûr son goût des géographies imaginaires. Car il sait comme chacun qu'à Bagdad, ville arabe et non perse, on ne fait pas de tapis persans, et surtout pas avec du poil de chèvre du Cachemire, mal adapté à un tel usage.
Enfin, quand il décrit un jeune commis qui « s'enfuit sans toucher les pieds du sol », il démontre évidemment sa maîtrise des images burlesques : le sol a bien une clé, pourquoi n’aurait-il pas aussi des pieds ?
Et ceux qui diraient qu’on confond là imagination et n’importe quoi ne seraient que de mauvais coucheurs.
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* Après la parution de ce post, le texte du « climat de la création » a été promptement modifié. Les citations d'origine figurent dans le post du 19 juin.
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