Bien sûr, on voudrait – je voudrais – n’avoir rien à voir avec ces trublions hirsutes qui se vautrent dans la boue de Notre-Dame-des-Landes, bien sûr, on déplore les désordres, les infractions, les violences contre les gendarmes. On aime l’ordre et le respect du droit, on est dans l’opposition légaliste, comme il faut, en costume-cravate à l’occasion.
Cependant, ces jeunes (ou moins jeunes, d'ailleurs) qui se les gèlent au fond d’un bocage perdu pourraient eux aussi regarder la télévision dans la chaleur du foyer en savourant leur Cardhu aged 15 years, leur muscadet haute expression ou leur Coreff ambrée. Quelle force a pu les attirer là ? Sont-ils tous des malades mentaux attirés par les conflits comme des rats par les ordures ? Des aigris attachés à saper toute réalisation progressiste ? Des illuminés frappés par quelque révélation religieuse sur le chemin de Notre-Damas-des-Landes ?
Aucun partisan de l’aéroport n’est prêt à en découdre sur le terrain pour que le projet aboutisse. Aucun ne viendra camper sous la pluie pour tenir les squatters à l’écart du site. Une telle disparité dans les engagements et les convictions ne prouve rien. Mais elle mérite quand même réflexion.
Je crois que vous vous bercez d'illusions en affirmant qu'aucun partisan de l’aéroport n’est prêt à en découdre... D'accord, nous ne recherchons pas l'affrontement physique, mais est-ce toujours sur ce terrain que les choses se gagnent ? ma façon est légale et, après avoir exposé MES arguments, je n'ai trouvé autour de moi que des sympathisants et des adhérents à l'ACIPRAN - RV le 14, voir combien de divisions.
RépondreSupprimerMon propos n'est assurément pas de dire que le débat devrait être réglé à coups de manche de pioche ! En revanche, on pourrait creuser l'idée d'un référendum inter-régional, dans l'esprit des "votations" helvétiques.
RépondreSupprimerNous n'avons peut-être pas les mêmes entourages ; autour de moi, je sens plutôt un fléchissement des opinions pro-aéroport, pas forcément des revirements mais une montée des doutes.
N'abusons pas. OK pour le référendum sur des sujets de société ( ex:mariage pour tous).Mais là il s'agit d'une infrastructure nationale de base. A-t-on fait un référendum sur les développements portuaires, les autoroutes, le TGV Ouest , etc...
RépondreSupprimerS'il fallait en faire un, ce serait plutôt sur le thème : veut-on
une organisation décentralisée ou centralisée, le jacobinisme ou le fédéralisme..Là, oui j'applaudirais.
N'abusons pas... une démocratie effective... allons !
RépondreSupprimerQuand aux différents niveaux d'organisations, quelle différence ? Ce sont les mêmes hommes qui sont au pouvoir (avec leur pourcentage de femmes)...
@ Yves : certes, le référendum n'est pas dans les habitudes françaises. Mais certaines votations suisses portent sur des sujets autrement moins importants qu'un aéroport. Et à propos, les Suisses sont appelés à voter le 3 mars pour ou contre une nouvelle loi sur l'aménagement du territoire. Et puis, le projet de NDDL, qui suscitait au début les oppositions classiques des grands équipements (essentiellement celle des riverains affectés), émeut désormais une opinion bien plus large : n'est-il pas devenu justement un sujet de société ?
RépondreSupprimerChiche ! faisons comme en Suisse - c'est bien ce que je disais : commençons par les principes : dire si nous sommes centralisateurs ou fédéralistes.
RépondreSupprimerChacun sa lubie : la votre, Yves, est quelque peu datée, bien qu'elle ne soit pas totalement absurde. D'autres échelles existent qui tendent à éclipser celles qui vous préoccupent tant : l’européenne, et celle, surtout, de l'économie mondialisée.
RépondreSupprimerLes tendances s'y dessinent autoritairement plus qu'elles ne s'y débattent ; la démocratie n'a vraiment rien à y voir - la technocratie et certains intérêts financiers beaucoup plus...
Par ailleurs, votre opposition de principe à un référendum (avec pour préalable des arguments contradictoires exposés - et pas seulement les vôtres...) en disent long sur votre conception de la démocratie.
la conception de la démocratie invoquée par le correspondant anonyme consiste à ne pas accepter les décisions prises suivant un processus légal et démocratique. La démocratie commence par le respect des règles démocratiques pas par leur négation quant on n'est pas d'accord. Un référendum sur le sujet serait anti-constitutionnel. Vous vivez dans un pays démocratique.... étonnant!
RépondreSupprimerIl me semble, cher Leblanchet, que la démocratie ne réside pas dans le respect des règles (à moins de se satisfaire du légalisme ou de la démocratie "formelle") mais dans le respect de l'opinion majoritaire. Quelle est-elle ? Bien malin qui pourrait le dire aujourd'hui ! Un référendum pourrait clarifier les choses. Un tel référendum serait-il anti-constitutionnel ? Dans le respect de l'article 72-1 de la Constitution, cela dépend de la collectivité qui l'organise et de la question posée. Une question du genre "voulez-vous un aéroport ?", de compétence étatique, n'est certes pas envisageable, mais "voulez-vous que la Région apporte tel ou tel soutien à la réalisation d'un aéroport ?" le serait.
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