La SoNantes se distingue de la plupart des autres monnaies
locales par sa totale dématérialisation. Avec elle, ni pièces ni billets mais
des cartes de paiement et autres moyens électroniques. Pourquoi ? Parce
que. En fait, ses promoteurs n’ont jamais vraiment justifié ce choix. Pascal
Bolo n’en a rien dit au conseil
municipal de décembre dernier.
Y aurait-il quelque chose à cacher ? Toujours est-il
qu’au nom de l’économie locale, Nantes a mis en test le rêve des gouvernements
contemporains : la cashless society !
En l’absence d’inflation, les États surendettés n’auraient
qu’une voie pour alléger leur charge financière : les taux d’intérêt
négatifs, brièvement testés par la BCE ces dernières semaines. Or si l’on vous
proposait de « rémunérer » votre épargne à un taux négatif, vous
préféreriez la conserver sous forme de pièces et de billets : elle ne vous
rapporterait rien du tout, mais c’est toujours mieux que si elle vous coûtait
quelque chose.
Le retrait général de l’épargne serait une catastrophe pour
les banques et pour les États. Voilà pourquoi la disparition des pièces et des
billets est un préalable à la pratique en grand des taux négatifs.
Il se trouve que le WIR, modèle avéré de la SoNantes, était
à l’origine affecté d’un taux négatif appelé la « fonte ». Son but
était d’accélérer la circulation de la monnaie : il fallait la dépenser
vite pour ne pas y laisser des plumes. Mais la coïncidence tombe rudement
bien ! Et elle a de quoi donner des idées à Bercy : les taux
négatifs, un nouvel impôt sur l’épargne ? Qu'allez-vous imaginer là, c’est juste une
disposition vertueuse pour faire tourner l’économie !
Les
promoteurs de la SoNantes n’ont pas retenu cette disposition punitive, susceptible
d’effaroucher les adhérents potentiels. Cela pourrait changer : dans un
entretien avec Fragil, Pascal
Bolo a reconnu il n’y a pas si longtemps que des « moyens
coercitifs » étaient bel et bien envisagés. Le cashless
avance masqué !
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