Le Voyage à Nantes a dévoilé
hier son programme 2016. On y remarque entre autres « une cabine
téléphonique-aquarium avec de véritables poissons ». Une cab… C’est
pas vrai ? « Ce ‘génial’ Jean Blaise ne trouve rien de mieux que
de recycler », m’écrit un lecteur, E.L., que je remercie au passage.
C’est que la cabine-aquarium a déjà pas mal d’heures de vol !
Les designers Benedetto Bufalino et Benoit Deseille ont
installé leur première cabine téléphonique-aquarium, avec ses poissons rouges, à
Lyon, lors de la Fête des Lumières 2007. Ils ont récidivé depuis à
Biarritz, Port-Louis (Ile Maurice), Gand, Durham et Londres. C’est visuel et rigolo ;
on en trouve plein de photos sur l’internet. Alors, pourquoi pas aussi à
Nantes ?
L’idée de la cabine-aquarium est même d’envergure mondiale.
Au Japon, le groupe artistique Kingyobu (ce qui signifie, paraît-il,
« bande du poisson rouge ») a lui aussi installé des cabines
téléphoniques-aquariums du côté d’Osaka en 2011. Aux États-Unis, les
téléspectateurs ont pu voir une cabine du même genre en août 2011 dans le
deuxième épisode de l’émission de télé-réalité Tanked, dont les héros
sont des fabricants d’aquariums ; l’accessoire a même été mis en vente sur eBay pour la modeste somme de 4 999 dollars. En Corée, le COEX
Aquarium de Gangnam a lui aussi sa cabine téléphonique-aquarium.
Mais ce sont là des imitations tardives. Au Royaume-Uni, vers la fin des
années 1980, un jeune entrepreneur, Willy White, avait sauvé de la casse 1 500 cabines téléphoniques rouges soooo British afin d’en faire
des objets de décoration : bars, armoires, vestiaires… et bien sûr
aquariums, y compris un modèle capable de cracher des bulles par son combiné
téléphonique. La photo ci-contre, trouvée sur Wikimedia
Commons et signée Pmau, représente « une cabine de téléphone
transformée en aquarium à Dieppe » ; elle est datée du 8
septembre 1996. Les cinéphiles se souviendront même qu’Alain Resnais, dans Je t’aime, je t’aime, en 1968, avait brièvement montré une cabine téléphonique remplie d’eau. Cependant, on n’y voyait pas de poisson rouge, juste un bonhomme qui faisait des bulles.
Le Voyage à Nantes prétendait à ses débuts attirer un public
international amateur d’art moderne. Il n'a pas tardé à se reconvertir dans l’excursion à la journée pour vacanciers du littoral vendéen par temps gris. Alors,
certes, cette quête du bidule racoleur n’est pas très glorieuse, mais si la
cabine téléphonique-aquarium a prouvé son effet positif sur les statistiques de fréquentation, pourquoi Jean Blaise s'en priverait-il ?
Si ça marche, le VAN pourrait décliner la recette en 2017
avec l'automobile-baignoire du même Bufalino. Si ça n’est pas suffisant, il lui
restera toujours le concours de T-shirts mouillés.
"La Bretagne, seul nom qui parle à l'international" Affirmation dans Ouest-France qui ne manquera pas de surprendre quelques détracteurs de Jean Blaise et de le rendre finalement sympathique aux yeux de certains. Après le Voyage étendu à Clisson, la Garenne Lemot et au v[ignoble] nantais (hormis le paysage façonné par l'homme, bof...) direction plein nord pour 2017, le Voyage en Bretagne avec une incursion en Normandie au Mont Saint Michel. Nous nous rapprochons des bien-nommées îles anglo-normandes où à coup sûr nous devrions retrouver theses so typical cabines téléphoniques rouges à poissons rouges !
RépondreSupprimerLes mêmes bouses artistico-contemporaines (pardon, leurs variantes régionales) reliées par une ligne verte, concept très jeanblaisien que monsieur Leblanchet va adoôôoorrrer... Et vous Sven vous ne comprenez toujours rien à l'art contemporain :-)
Cette redondance, ce manque d'originalité dans les oeuvres d'art contemporain n'en sont pas en fait ! Il faut, pour comprendre cela, intégrer l'éclaircissement donné par notre intervenant-spécialiste Leblanchet lors d'un commentaire précédent : s'agirait-il de sisters cab' ou de belle-soeurs cabines, une économie de production transformée ici en économie d'intelligence !?
RépondreSupprimer@anonyme
RépondreSupprimerje suis responsable de ce que je dis pas de ce que vous comprenez
Accuser de bêtise et d'ignorance toute personne différente de vous, n'êtes-vous donc jamais fatigué d'utiliser cette même réthorique ? Certes, sans ces ressources intellectuelles indispensables, n'ai pu comprendre ni même interpréter votre vocabulaire ésotérique, je ne maîtrise pas ce gloubiboulga conceptuel mais je dois reconnaître que la notion de sister-kèkchose est irrésistible pour un profane ! Notre hôte Sven nous permet d'en estimer le coût et ça c'est bien !
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RépondreSupprimerPour mettre fin à ces escarmouches, qui semblent sans autre réel fondement qu'une animosité personnelle, ne pourrait-on pas poser que Le Voyage doit être évalué en tant que manifestation touristique (ou en tant que palliatif au désoeuvrement des vacances), et non en tant que manifestation artistique ? Ce serait plus juste, et ça nous épargnerait autant de vous-n'y-connaissez-rien que de soyez-pas-méprisant...
Les débats sur l'art contemporain sont navrants à chaque fois qu'ils touchent à un tel niveau de généralité. Pitié !
Anonyme, vous avez sûrement raison, il n'y aurait pas matière à polémique si l'on parlait du Voyage à Nantes comme d'une manifestation touristique. Mais c'est le VAN lui-même qui a la prétention d'être une manifestation artistique ! L'éditorial de la brochure de présentation du VAN, signé Jean Blaise, est intitulé "L'artiste est entré dans la ville" -- comme s'il n'y était pas depuis toujours ! Dans les faits, il me paraît clair que la stratégie du VAN a évolué pour s'adapter à la réalité de ses visiteurs estivaux, et c'est très bien : il fait son métier d'office de tourisme. Mais il continue réthoriquement à donner de l'artistique par-ci, du culturel par-là, probablement pour sauver la face (ou du moins pour sauver celle de son directeur). Donc à donner à La Méforme d'une ville des verges pour le battre ;-)
RépondreSupprimerSeulement touristique, oui mais.
RépondreSupprimerLa SPL le voyage à Nantes, structure touristico-culturelle, a sa double vocation inscrite dans ses gènes. Par exemple, sur les 26,2 millions d'euros de l'exercice 2014, 900 000 € étaient alloués à Estuaire pour l'entretien de la collection permanente alors que le navrant déballage estival ne se voyait attribuer QUE 2,9 millions d'euros.
Et Estuaire aurait été une biennale d'art contemporain.
« On a besoin de signes, d'objets, qui disent l'intelligence de la ville. »
Citation, non attribuée.
Le savoir faire nantais s'exporte... au Havre.
RépondreSupprimer"La cité portuaire, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, vous fera vivre pendant toute la période estivale de 2017 des expériences exceptionnelles. À la rencontre des plus grands artistes contemporains du monde, des installations d'œuvres d'art seront disposées dans toute la ville pour vous faire découvrir Le Havre autrement !
Au programme, un vaste parcours d'art contemporain s'étalera dans toute la ville pour vous faire découvrir Le Havre comme jamais. Des pièces uniques créées par des artistes de renommée internationale envahiront les rues et ruelles de cette ville située sur la côte normande ! À cette occasion des lieux secrets et insolites seront exceptionnellement ouverts au public..."
Le tout orchestré par qui vous savez (en disponibilité? dont la carte de visite mentionne seulement la création des nuits blanches?) avec des géants qui ne sont pas inconnu, l'ensemble pour une bagatelle de 20 millions d'Euros (ça on a l'habitude).
Si d'aventure il s'avérait que ces habituelles installations convoquent le désir d'appartenance à l'inéluctable et sources collatérales associées (en plus court : foutage de gueule), il faudra se souvenir qu'il était pourtant bien noté "art contemporain".
Il semblerait que les poissons aient eu chaud par 37°C en plein soleil. Car l'"artiste", plus préoccupé par l'emplacement de son nombril que du sort de ces pauvres animaux, n'avait pas pensé à l'éventualité d'une canicule temporaire à Nantes ou ailleurs car c'est un réemploi en incorporant un bulleur.
RépondreSupprimerBah oui forcément, c'est une oeuvre et non un aquarium et le bien-être animal est parfaitement négligeable.