La Ville de Nantes aligne un élu adjoint à la culture, un conseiller municipal délégué au spectacle vivant, une directrice générale adjointe Culture et arts dans la ville, une directrice de l’accompagnement des projets et des réseaux artistiques et une chargée de mission Théâtre et livre. Elle connaît donc bien les milieux du théâtre, pensera-t-on. D’ailleurs, elle lui verse des subventions considérables et ne le fait sûrement pas au petit bonheur la chance, n’est-ce pas ?
Eh bien, ce n’est pas si sûr. Le théâtre n’est cité, juste cité, qu’une seule fois dans les 116 pages du Rapport d’activité 2023 de la Ville de Nantes. Et celle-ci, apprend-on avec stupeur, a besoin d’un prestataire pour réaliser « un diagnostic théâtre sur la Ville de Nantes ».
L’étonnement grandit quand on constate que cet énoncé est à prendre au pied de la lettre : le diagnostic porte bel et bien sur « l’écosystème du théâtre à Nantes », à l’exclusion de ce qui se passe dans les communes périphériques : adieu Piano’cktail, Soufflerie, Capellia, etc. Comme si leurs activités théâtrales ne retentissaient pas du tout sur un microcosme nantais bien calfeutré et renfermé sur lui-même.
Ce qui se conçoit mal s’énonce malaisément : pour trouver son diagnostiqueur, la Ville de Nantes a publié non pas un avis de marché mais deux ! Entre le premier et le deuxième, la procédure ouverte s’est transformée en procédure non concurrentielle, qui permettra de choisir un fournisseur plus librement. Le site des avis de marchés électroniques de la ville a fait mine de rien : le deuxième avis a été discrètement substitué au premier, si bien qu’un avis daté du 30 octobre paraît avoir été publié le… 28 octobre. Il faut consulter le BOAMP pour constater le subterfuge.
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Au-delà
des limites de la commune de Nantes, votre billet de théâtre n’est plus valable
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