10 mai 2012

Visite au Mémorial de l’abolition de l’esclavage (8) : vandales bienvenus ?


Ouvert à tous les vents et à tous les malfaisants, le Mémorial semble presque inviter au vandalisme. On dirait que ses surfaces de béton et de verre dépouillées appellent le graffiti ou l’affichage sauvage. Quasi symboliques, les clôtures de son grand escalier sont faciles à enjamber pour qui voudrait commettre un mauvais coup. Est-ce volontaire ? Vu le sort enviable réservé naguère à la statue de Liza Marcault-Derouard (on y reviendra), une profanation ne serait pas forcément une mauvaise affaire, médiatiquement parlant.

Mais n’allez pas croire ! Aux heures de fermeture, le passage souterrain est clos par de fortes grilles. Cet escalier tentateur pourrait bien être un piège pour le grapheur naïf : la maréchaussée l’y cueillerait aisément.

Et le passage souterrain du Mémorial semble être l’endroit le mieux vidéoprotégé de tout Nantes. On y dénombre dix caméras de surveillance en 90 mètres !

Rien ne dit cependant qu’elles soient actives. En effet, leur présence n'est pas signalée par les avertissements réglementaires*. Comme on ne peut imaginer qu'un lieu si attaché aux droits de l'homme porterait la moindre atteinte aux libertés publiques, il faut bien se demander si cet attirail à la Big Brother ne serait pas en toc et installé là pour mieux inspirer un sentiment carcéral.
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* Décret n° 2012-112 du 27 janvier 2012 : « L'information sur l'existence d'un système de vidéoprotection filmant la voie publique, un lieu ou un établissement ouvert au public est apportée au moyen d'affiches ou de panonceaux comportant un pictogramme représentant une caméra. »

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La visite au Mémorial de l’abolition de l’esclavage

6 commentaires:

  1. Vous êtes sûr que ces petits machins noirs sont des caméras ?

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  2. La commune de nantes prévient de la vidéosurveillance de ses lieux publiques à l'entrée de la ville, sous les panneaux "NANTES".
    Nul besoin de le rapeller ensuite.

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  3. Eh ! non, ce n'est pas si simple, on le verra tout à l'heure.

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  4. Apparemment l'intérieur du mémorial n'est pas considéré comme une "voie publique"

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  5. Non, en effet, ce n'est pas une voie publique, l'avertissement affiché à l'entrée de la ville ne suffit pas, et d'ailleurs le système de surveillance du Mémorial a fait l'object d'un arrêté préfectoral spécifique qui exige la présence d'un avertissement.

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