08 juillet 2012

Estuaire englouti

Le Voyage à Nantes, qui joue tantôt du « monument dispersé », tantôt de la « ville renversée », tantôt du « parcours pérenne », suit une logique marketing moins nette que sa ligne rose.

Mais il y a pire : Estuaire a disparu, phagocyté par la manifestation nantaise. C’est normal : il y a soixante-dix ans que l’USP est un concept de base des publicitaires et bien des siècles qu’on sait qu’il ne faut pas courir deux lièvres à la fois.

L'équipe de Jean Blaise n'essaie même plus de présenter Estuaire 2012 comme une opération autonome. La biennale est devenue un appendice du Voyage à Nantes et figure au programme sous la même couverture. C’est dommage pour le saisissant Serpent d’Océan de Huang Yong Ping*, injustement fourré dans un vaste bric-à-brac. 

C’est aussi un gâchis financier puisque le budget d’Estuaire est du même ordre que celui du VAN, environ 8 millions d’euros. Soit pour les deux opérations une facture globale de 16 millions d’euros – somme qui devra servir de base au bilan de l’action de Jean Blaise après le 19 août**. En attendant, voici une indication objective de l’impact d’Estuaire, l’évolution du nombre de recherches sur le mot « estuaire » enregistrées par Google Trends :
Les recherches peuvent porter aussi bien sur le nom propre que sur le  nom commun. Mais on constate nettement un pic correspondant à Estuaire 2007. On voit aussi qu’Estuaire 2009 a beaucoup moins intéressé le public… et qu’Estuaire 2011 remis à 2012 suscite à peine un clapotis.
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* On y reviendra.
** Comme indiqué ici dans un post du 25 mai, Didier Fusillier, ami et homologue lillois de Jean Blaise, cite à propos du VAN un budget de 16 millions d'euros. Il intègre donc implicitement Estuaire au VAN.

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