Le communiqué de victoire publié par les services de Jean Blaise à la fin de la saison 2012 était clairement exagéré. Comme on l’a dit, si les montants de la taxe de séjour révèlent une petite hausse de la fréquentation hôtelière (pas de quoi justifier les 16 millions d’euros investis, cependant), des chiffres tout aussi objectifs comme la fréquentation des bureaux d’accueil de Nantes Tourisme ou celle du musée et des expositions du château des Ducs de Bretagne sont en recul.
Ce genre de bluff est courant dans le monde économique. On enjolive ses résultats dans l'espoir d'amorcer un mouvement. C’est le principe de l’effet de levier : le succès appelle un succès plus grand encore. Le pieux mensonge est pardonné le jour où la réalité rejoint la fiction. Mais il ne faut pas se planter. Si le succès se dérobe, les exagérations deviennent des rodomontades. L’effet de levier se transforme en effet de casse-noix. Les résultats ultérieurs paraissent d’autant plus décevants que les résultats précédents avaient été magnifiés.
C’est le sort qui menace Le Voyage à Nantes 2013. Bien entendu, on ne va pas dresser un bilan à mi-chemin. Mais voici un signe objectif plutôt inquiétant : à en croire les statistiques de GoogleTrends, Le Voyage à Nantes suscite moins d’intérêt chez les internautes en 2013 qu’en 2012.
Consultations sur "voyage à Nantes" selon Google Trends au 29 juillet 2013 |
Sauf miracle aoûtien, il semble donc que Le Voyage à Nantes, loin d’amorcer la pompe en 2012, a plutôt épuisé ses munitions. Chargée de "faire de Nantes une métropole touristique internationale", la structure dirigée par Jean Blaise n'a probablement pas choisi la bonne voie.
Extrait du site web de Nantes Métropole, 30 juillet 2013 |
Bonjour Sven,
RépondreSupprimerEn marge du sujet évoqué (pardonnez-moi !) mais en rapport au sujet N-7 : Ai écouté, il y a quelques minutes sur les canaux télévisuels locaux, Monsieur Orefice évoquer un futur projet de 35 millions d'€ !?
Rassurez-moi, ai mal entendu...
On croit rêver, mais non, 35 millions d'euros (3,5 fois le Carrousel), c'est bien le budget annoncé pour l'arbre aux hérons -- avant dérapages, bien sûr. Voir http://lameformeduneville.blogspot.fr/2013/04/les-ronds-du-heron.html
RépondreSupprimerMerci Sven,
RépondreSupprimerJe croyais être rassuré par votre post mis en lien. Article parfait, complet; me permet de le résumer : rien de rationnel dans les délires de Monsieur Orefice et vous-même rajoutez 20 millions d'€ ! Vous êtes cruel avec vos contributeurs... Et "l'organisation" dénoncée qui attent ma contribution de joyeux nantais...
En revanche le fiasco annoncé du VAN 13 nous réserve, j'en suis sûr, de bons moments sur votre blog de joyeux nantais...
En langage "ile de Nantes", 35 MF signifie 70. Mais ne désespérons pas. Les nouveaux élus de la métropole auront déjà beaucoup à faire dans les années qui viennent ( avec moins d'argent) et il se murmure déjà dans les couloirs du Château que l'arbre aux hérons pourrait bien être cette "part d'inachevé" qui sied à tout projet.
RépondreSupprimerLes futurs érudits locaux évoqueront peut-être cet arbre aux hérons comme on parle aujourd'hui des ponts dessinés mais jamais construits
Nous avons à Nantes un parfait précédent de projet de rêve jamais réalisé. En 1999, le projet d'Alexandre Chemetoff pour l'île de Nantes a été retenu en bonne partie grâce à son volet le plus remarquable : le creusement d'un bassin à flot à la place des voies ferrées. Ca ne s'est pas fait et ça ne se fera plus jamais puisque Nantes Métropole vient d'ouvrir un nouveau boulevard sur l'emplacement prévu.
RépondreSupprimerL'arbre aux hérons, futur arbre de la discorde, n'en doutons pas...
RépondreSupprimerÇa va chauffer en 2014 à l'Hôtel Metiadec !
N'oublions pas la concurrence des projets.
RépondreSupprimerOréfice et Delarozière ont compris que le Pont Transbordeur (méprisé puis finalement pris en compte dans les études sur les franchissements de Loire) pouvait faire de l'ombre.
Au final, on ne fera sans doute ni l'un ni l'autre parce que l'argent manquera...
On dirait que la campagne de forcing sur la communauté urbaine pour faire l'arbre vient d'être relancée. La concurrence du Transbordeur peut être une raison. La surenchère sur Toulouse peut être une opportunité. Et il n'est pas impossible que les résultats du Carrousel s'annoncent en retrait sur ceux de l'an dernier, auquel cas les perspectives s'assombriraient encore. (En revanche, l'argent ne manquerait pas si les Machines devenaient enfin rentables !)
RépondreSupprimerNantes serait-elle victime des multiples talents qui déploient leurs projets pharaoniques pour assurer le succès d'une ville sans attrait? L'atout principal de la Cité des Ducs semble résider dans la capacité des élus, sans distinction, à financer les projets des affidés du pouvoir local pour la grande joie des électeurs qui se bercent du réveil de la ville.
RépondreSupprimerNantes, ville sans attrait ? Pas autant que Bilbao, qui était la référence enviée officiellement quand Jean-Marc Ayrault, malgré les conseils, a retenu en 2004 le projet des Machines. Il a simplement misé sur le mauvais cheval, et il a continué à le faire avec une belle régularité jusqu'à son départ (...et même au-delà si l'on prend Le Voyage à Nantes 2013 comme son héritage). C'est plus facile, bien sûr, quand on mise l'argent des contribuables.
RépondreSupprimerL'erreur de l'équipe municipale est d'avoir parachuté un concept il est vrai un peu provocateur un peu comme Disney ou MacDo dans le monde ; l'insolence est là, mais pas Nantes. Qu'attendons nous pour récupérer Verne, Audubon, Cambronne qui devraient être nos ambassadeurs ? Quant au débat hérons contre transbordeur, il ne peut être tranché qu'à l'aune des capacités de visite et la souplesse d'utilisation - L'arbre au hérons ne peut trouver de justification économique. Et comme il n'entre pas non plus dans le patrimoine nantais, il est indéfendable, quelque soit par ailleurs le génie des créateurs. Il n'est pas ..attendu.
RépondreSupprimerAu fait, je n'ai parlé que des hauts, de la rue aérienne...les coûts (hors nacelle de transport) sont alors les mêmes.