04 décembre 2017

Bolopoly (36) : Amato revient à Nantes pour parler d’autre chose

Ce soir à 19h50, à l’IMT Atlantique, Massimo Amato prononcera une conférence sur le thème : « Monnaie unique ou monnaie commune : quel avenir pour l'Euro ? ».

Professeur à l’université Bocconi de Milan, Massimo Amato est un spécialiste de l’histoire économique. Ses cours s’intitulent « Storia, istituzioni e crisi del sistema finanziario globale » ou « Storia economica e del pensiero economico ». Après avoir exploré le passé de l’économie, il disserte donc sur l’avenir. Pourquoi pas ? mais c’est plutôt sur le présent qu’on aimerait l’interroger.

Car le professeur Amato est le père spirituel de la SoNantes, notre désastreuse monnaie locale « complémentaire ». Hébergé pendant dix-huit mois par une institution para-municipale, l’Institut d’études avancées de Nantes, il y avait milité pour la création d'une monnaie locale. Et il avait convaincu l’adjoint aux finances de Nantes, Pascal Bolo, qui lui a publiquement rendu hommage devant le conseil municipal en décembre 2014 (à propos – ou pas – Amato signifie « Aimé » en italien ; le mot vient du latin « amator », qui a donné « amateur » en français).

En 2012, Massimo Amato "conseiller scientifique auprès de la Ville", parlait volontiers
de la future SoNantes (extrait d'une copie d'écran, page Facebook de la Sonantes)
Parler aujourd’hui, à Nantes, de l’avenir de l’euro, n’est-ce pas une manière de noyer le poisSoNantes ? Mais non, pas du tout, voyons. Massimo Amato est l’invité du Collège des transitions sociétales, un « think & do tank » local qui se consacre aux grandes idées sur l’avenir de la société. Il ne s’abaisse pas à des thèmes aussi minimes qu’une monnaire locale. Toute question sur la SoNantes serait donc malvenue.

6 commentaires:

  1. https://www.nantes.fr/Sgid/DataSgid/themes/conmun/CM20141219/PV_20141219.pdf
    “La solution du bon sens est la dernière à laquelle songent les spécialistes.”


    Alors, qu’est-ce que cette idée de monnaie complémentaire ? Souvenons-nous que déjà en 2006, l’idée d’une monnaie complémentaire figurait dans l’Agenda 21 de Nantes Métropole mais n’avait pas été retenue comme action prioritaire. En 2008, quand la crise financière est arrivée ainsi que celle de 2011, nous nous sommes dit : « Mais qu’est-ce qu’une collectivité peut faire, dans les cas où une crise financière vient menacer le financement de l’économie, dans le cas où la financiarisation de l’économie et la spéculation sur la monnaie devient un poids pour les échanges alors que la monnaie a été faite au départ pour favoriser et fluidifier les échanges ? »
    Nous sommes repartis sur l’idée de cette monnaie complémentaire qui a été étudiée et travaillée avec un spécialiste de l’histoire monétaire qui s’appelle Massimo Amato, qui est un professeur italien associé à l’université Bocconi de Milan, qui nous a beaucoup aidés dans la
    première phase de ce projet.

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  2. Oui, n'est-ce pas étonnant, qu'il ait fallu tant de réflexion menées par de bons esprits depuis si longtemps pour finir aussi lamentablement ?

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  3. Lui(la municipalité?):"nous nous sommes dit : « Mais qu’est-ce qu’une collectivité peut faire, dans les cas où une crise financière ....".
    Très inquiétante méconnaissance de la Finance de la part des élus locaux! Non, les MLC ne protègent pas des variations monétaires car ce sont des €uros dont elles subissent les fluctuations.
    Non encore, les MLC ne protègent pas des crises boursières récurrentes qui se créent régulièrement (ça été théorisé). La dernière bulle a été l'excès de crédit immobilier américain qui a entrainé une bulle sur les garanties de crédit; cela n'a pas modifié les émissions de monnaie mais jeté la défiance sur les actifs pourris des banques prêteuses et leurs assureurs de crédit (ex: IAG renfloué de 135milliards de dollars par les contribuables américains).
    Au niveau des collectivités, il est symptomatique que l'endettement ne se mesure qu'en relatif par rapport à la strate similaire qui n'est pas qualitatif, la majorité étant déjà trop endettée. Généralement le terme 'investissement' est substitué à celui de dépenses souvent irrécouvrables mais il n'y a jamais de retour sur investissement qui se finit en comblement par le même contribuable qui a déjà payé la dépense : on paie 2 fois d'abord à la création et ensuite à l'enterrement (en Finance, on dit cantonnement dans une 'bad' structure).
    Alors oui, il faut s'inquiéter de ce que veut nous vendre 'l'expert' Amato (amateur).
    A propos, Sven, le rapport de la CRC vient de faire le Voyage A Nantes.
    Foulques

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  4. Oui, le rapport de la chambre régionale des comptes sera présenté vendredi au conseil de Nantes Métropole. Nous sommes nombreux à attendre sa publication !

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  5. Merci à Anonyme du 4 décembre de nous rafraîchir la mémoire avec ce compte rendu de conseil municipal d'il y a trois ans. Après le fiasco dûment constaté même par la presse locale, en général plus que bienveillante avec les échecs municipaux, il est très intéressant de constater que le dit échec était prévisible et prévu !
    Deux choses me frappent à la relecture :
    - l'extraordinaire fatuité de cette municipalité : s'occuper de détails triviaux tels que la propreté, la tranquillité, la sécurité, le commerce, tout cela est bon pour les goujats, il faut surtout - excusez du peu - "inventer ce nouveau modèle de
    développement attendu". Nous n'en demandions pas tant.
    - la légèreté avec laquelle se dépense l'argent public. Ce budget pourtant faramineux (deux millions d'euros quand même)qui (je cite toujours "ne représente que 10% des fonds propres du Crédit Municipal") a été dilapidé avec allégresse.
    Mais comme le dit Pascal Bolo lui-même la So Nantes n'avait pas la vocation "ni de remplacer, ni de concurrencer l’euro". Heureusement !

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