Depuis quand Nantes n’a-t-elle pas rendu d’hommage officiel à René-Théophile Laennec (1781-1826), et plus largement au trio de médecins Guillaume, René-Théophile et Mériadec Laennec ?
- L’hôpital Guillaume et René Laennec, alias hôpital Nord ? Il a
reçu ce nom en 1984, lors de la fermeture de l’ancien hôpital Laennec de
Chantenay, ainsi dénommé en 1927 (un hôpital parisien portait le nom de
Laennec depuis 1879).
- Le buste érigé devant la fac de médecine ? Il est le fruit d’une
initiative personnelle du docteur Jean-Pierre Kernéis (1918-1999), doyen
de la faculté de médecine, du docteur Charles Le Séac’h (1908-1996),
président du conseil départemental de l’Ordre des médecins et de plusieurs
de leurs collègues, pour commémorer en 1981 le bicentenaire de la
naissance de René-Théophile Laennec.
- La rue Laennec ? Elle a pris ce nom en 1890, et le conseil
municipal d’alors s’étonnait que son hommage vienne si tard.
Guillaume Laennec (1748-1822), né à Quimper, a donné une impulsion décisive à l’Hôtel Dieu et a été le premier directeur de l’école de médecine de Nantes. Il a élevé son neveu René-Théophile (1781-1826), devenu chirurgien à l’Hôtel Dieu dès l’âge de 18 ans avant de poursuivre une carrière parisienne et de prendre une place importante dans l’histoire de la médecine comme inventeur, entre autres, du sthétoscope et des principes de l’auscultation médiate. Mort à 45 ans, René-Théophile a désigné comme héritier et continuateur son neveu Mériadec Laennec (1797-1873), directeur de l’école de médecine à l’instar de son père mais aussi maire de La Chapelle-Basse-Mer et président du conseil général de Loire-Inférieure.
Un bicentenaire incontournable
Guillaume,
René-Théophile et Mériadec mériteraient bien un hommage collectif qui soutiendrait le prestige médical de la Ville. L’université
de Nantes possède un important fonds Laennec, légué par un descendant, qui comprend les manuscrits scientifiques de René-Théophile et ses premiers
stéthoscopes. On n’y accède que sur rendez-vous. La construction du nouveau CHU
devrait être l’occasion d’en faire un musée ouvert au public. Il pourrait être élargi à d'autres avancées médicales nantaises, comme celles dûes au professeur Eugène Cornet (1917-1979), patron de l'ancien hôpital Laennec. Il serait inauguré le 13 août 2026, pour le 200e anniversaire de la mort de René-Théophile.
À condition bien sûr que
Johanna Rolland et les siens ne se braquent pas sur les opinions politiques de
ce trio de grands savants nantais. Guillaume, fervent républicain dégoûté par
les abus de la Révolution à Nantes, a été témoin à charge dans le procès de
Carrier. René-Théophile, qui avait trop vu la guillotine fonctionner sous sa
fenêtre place du Bouffay, était catholique et royaliste. Mériadec, gendre de
Lucas-Championnière et monarchiste lui aussi, a été révoqué par le gouvernement
socialiste de 1849. Des couleuvres peut-être difficiles à avaler…
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