« En raison des innovations croisées associant un
véhicule 100% électrique, la route, les usages, les objets connectés, c'est une
première mondiale », assurait Francky Trichet à La Tribune en
inaugurant la navette électrique installée en marge de l’opération Complètement
Nantes le 1er juin. Johanna Rolland, à ses côtés, approuvait
chaudement les dires de son adjoint « porteur du Nantes City Lab ».
Une première mondiale ! Considère-t-on les Nantais
comme si naïfs ? Qui ne sait que les expérimentations de véhicules
électriques se comptent par centaines à travers le monde ! Beaucoup d'entre elles sont plus avancées que la nôtre. En fait d’associer
« la route, les usages, les objets connectés », la navette se
contente d’aller du point A au point B et retour en site propre sur une piste
balisée de 650 m, avec un virage en S pour toute complication. Les aspirateurs
et les tondeuses robot de nouvelle génération en font davantage, sans parler
bien sûr des véhicules autonomes en cours de test chez Tesla, Uber ou BMW.
En plus, elle est très bruyante à cause d’une climatisation
mal conçue : rien à voir avec le voluptueux silence d’une Tesla Model S.
« La navette est composée de 25 mètres de panneaux
photovoltaïques posés au sol », écrit bizarrement le
site web spécialement créé pour l’opération Complètement Nantes. Des
panneaux qui, ajoute-t-il, produisent « autant d’électricité, voire plus, que ce
qu’elle consomme ». Le site
municipal Nantes.fr évoque lui aussi « la route à énergie positive,
qui produit autant d’électricité que ce que consomme la navette ». Ces
panneaux qui « composent » la navette sont visibles brièvement sur une vidéo déposée sur
YouTube par la ville de Nantes.
En réalité, ces panneaux photovoltaïques, la seule vraie
innovation de cette expérience, n’ont tenu le coup que quelques jours. « Le revêtement a été endommagé au moment des
orages à la fois dans son collage et dans son fonctionnement électrique, ce qui
a beaucoup altéré sa production », précise aimablement Valéry Ferber,
directeur environnement et innovation de l’Entreprise Charier
(Montoir-de-Bretagne).
Ben oui, un test, ça
réussit ou ça ne réussit pas. Là, ça n’a pas réussi – et un ratage est parfois
riche d’enseignements. Mais le fait est que cette expérience destinée à durer
un mois, ce qui est déjà très peu, a perdu l’une de ses caractéristiques
essentielles au bout de quelques jours. Les panneaux solaires ont été retirés. Francky Trichet, la ville de Nantes et
Complètement Nantes se sont bien gardés de le signaler. Déjà, présenter
l’expérience comme « une première mondiale » relevait du « verdoyage »,
néologisme qui me paraît adapté pour traduire greenwashing. Continuer à
prétendre qu’elle « produit autant d’électricité, voire plus, que ce
qu’elle consomme » est carrément faux.
Cela dit, il faut reconnaître que l’information est donnée
au public, quoique de manière cabalistique, sur la porte du garage de la
navette :
Pour fonctionner, la
navette a besoin de 2.000 kWh/an. On suppose donc qu’il lui a fallu quelque
chose comme 167 kWh pour fonctionner pendant un mois, à raison de six jours par
semaine et de six heures par jour seulement – et même moins encore ces derniers
jours. L’énergie cumulée produite par la « centrale photovoltaïque »
n’a pas dépassé 50 kWh.
La bonne nouvelle, c’est que tout ça n’a pas coûté trop cher aux
Nantais, contrairement à Complètement Nantes. Les panneaux solaires ont été
financés pour l’essentiel par leur créateur, l’Entreprise Charrier. Quant à la
navette, elle aurait été payée par une filiale d’EDF. Combien ? 300.000
euros, assure La
Tribune. Une affaire, si l’on songe que
le nouveau moteur hybride de l’Éléphant des Machines de l’île a coûté à lui
seul 413.000 euros H.T
Sauras-tu retrouver la navette dans cette image ? |
C'est moi ou la municipalité semble prise d'une frénésie presque inquiétante ces derniers temps : fêtes à tout crin (Carrément Nantes, carrément biscuit, quai aux plantes en pot et maintenant Transfert sur le site des anciens abattoirs). La navette électrique, en première mondiale s'il vous plaît, me parait participer de cette folie de communication à outrance sur tout et n'importe quoi du moment que cela ait l'air moderne et "green". Les élections municipales sont lancées semble-t-il
RépondreSupprimerPour l'avoir prise, je n'y ai trouvé qu'un vieux monsieur et quelques migrants qui rentraient à Cap 44 (ils n'avaient pas encore été évacués pour crime de lèse Misery).
Je n'ai pas noté le bruit de la clim mentionné et je l'ai trouvé sympathique avec un faux air de combi modèle flower power 68 (c'est de saison !)
La frénésie de festivités est frappante en effet. Est-ce seulement de la com' ? Je me demande si ce n'est pas aussi un moyen pour arroser de subventions des associations amies. La loi sur les subventions a changé récemment : au-dessous d'un certain montant (23.000 euros par an je crois), il n'est plus obligatoire de les publier. Une "prestation" lors d'une fête quelconque peut ainsi être rémunérée discrètement. Mais le lien avec les municipales de 2020 paraît évident.
RépondreSupprimerIl me paraît difficile de ne pas remarquer le bruit de la clim de la navette. Peut-être ne fonctionne-t-elle qu'au-dessus d'une certaine température ? Ou aurait-elle été corrigée ?
"Et si, au lieu de marcher 12 minutes à pied ou prendre le bus pour vous rendre à Complètement Nantes, vous décidiez de vivre une expérience unique en France ?" Proposition stupide : 1) je préfère marcher 12 minutes, 2) je suis sûr qu'en accélérant le pas j'irai plus vite que cette foutue navette pseudo mondiale !!
RépondreSupprimer"Elle peut transporter jusqu’à 15 passagers." En 1820, les diligences pouvaient transporter 16 passagers (mais oui) et n'allaient pas moins lentement !!
"quai aux plantes en pot"
RépondreSupprimerQui a au moins le potentiel, selon le sérieux des responsables, de servir de modèle à la végétalisation future du quai.
C'est en tout cas déjà un progrès comparé à l'événementiel des espaces verts de l'été dernier avec les blocs sur la prairie du Tertre en bord d'Erdre, immondices stupides.
Vrai aussi qu'il y a frénésie. Mais curieux de savoir dans quelle mesure les Nantais sont au courant ou réalisent le délire.
C'est parti pour le nouveau VAN en tout cas, et c'est amusant de noter que l'article du 20mns sur la statue sur la place Bouffay est plutôt orienté contre une pérennisation.
Si encore la statue avait pris pour modèle Breton ou Vaché avec le même concept. Pourquoi pas ? Mais c'est le sculpteur lui-même qui se met en scène. Ça devient délirant ce pseudo post-modernisme totalement rance et pervers.
Un Pas de Côté pour quelque chose d'aussi autocentré et imposé ? Minables foutaises.
En comparaison, la statue d'Henri le Navigateur, posée sur un point discret de la place du Commerce, a cette force, de demander au passant de faire un pas de côté pour la regarder, afin de lui faire prendre du recul.
Quand je l'ai prise, cette navette retro, il ne faisait pas si chaud : ceci explique sans doute cela...
RépondreSupprimerJe n'avais pas pensé à l'aspect budgétaire dans cette frénésie furieuse de divertissements imposés. Curieux quand même qu'une municipalité ne se voit d'autre ambition que celle d'organisatrice de noces et banquets. C'est Jean Blaise devenu le chapelier fou d'Alice au pays des merveilles.
Le pas de côté ? Bof ce n'est pas pire que certains des gadgets qui se sont succédés Place du Bouffay : remember la cabine téléphonique qui fuyait ? Le VAN a d'ailleurs cette année un petit côté fatigué et un peu répétitif : on recycle le toboggan et la voiture sur le toit etc, etc.. . Tout cela sent un peu la fin de règne et en face de la détresse humaine qui s'accumule en centre ville, cela vous a même des airs de Marie Antoinette faisant la teuf à Versailles : plutôt que 1968, 1788 ?
Des jeux et des ris... C'est l'ambition de Madame le maire pour amuser la galerie et préparer sa réélection.
RépondreSupprimerPas question d'aborder les sujets qui fâchent et on ne dit rien sur le dossier du réaménagement de Nantes Atlantique, histoire de ne pas froisser Matignon et les caciques de LAREM afin de faire un belle alliance pour les prochaines municipales. Un silence sidéral qui devrait avoir sa petite récompense si tout va bien.
Bref, les Nantais regardent passer les avions mais pendant ce temps là d'autres s'activent pour récupérer le maximum de compensations promises par le gouvernement à commencer par la présidente de la Région, une habituée de Matignon mais on aura bientôt l'arbre aux Hérons alors tout va bien et on va célébrer au Bouffay le Pas de coté, la meilleure façon de se casser la figure.
@Herminie44
RépondreSupprimer" pas de côté ? Bof ce n'est pas pire que certains des gadgets qui se sont succédés Place du Bouffay"
Si la statue devait être pérenne, sur cette place, comme certains semblent l'envisager, ça serait à mes yeux la pire des réalisations du VAN.
L'affiche, en revanche, est pour une fois plutôt réussie.