Ah ! c’est bien dur de gérer une entreprise quand on
n’est pas prévoyant. Le conseil métropolitain du 22 juin entendra les doléances
des Machines de l’île : la subvention versée par Nantes Métropole en 2017
(1,65 million d’euros) était trop basse « et devant de plus couvrir le
financement de deux événements importants, non prévus à l’origine, Nantes Maker
Campus et les 10 ans des Machines de l’île ».
Les 10 ans des Machines, un événement non prévu à
l’origine ? Jean-Marc Ayrault nous aurait donc menti en inaugurant le 30
juin 2007 un équipement « pérenne » destiné à durer moins d’une
décennie ?
À moins que les souvenirs des Machines ne
s’embrouillent ? On imagine mal les effets d’un alzheimer sur une mémoire d’éléphant mécanique géant… Car le montant de la subvention perçue en 2017 n’a pas été fixé « à l’origine », en 2007, mais en
décembre 2016, par un avenant au contrat d'origine couvrant les années
2017-2025. À cette date, beaucoup de gens, y compris Johanna Rolland,
étaient capables d’imaginer que Les Machines souffleraient leur dixième bougie
six mois plus tard. D’autant plus qu’elles avaient lancé les festivités dès le 1er juillet 2016…
Le compte d’exploitation prévisionnel 2017 des Machines de
l’île avait été établi en décembre 2016 sur la base de 660.000 « entrées
visiteurs ». En définitive, 674.395 billets ont été vendus. Quant aux
ventes de la librairie-boutique et du bar, elles sont 10 % plus élevées
que prévu grâce à leurs nouveaux locaux. Le total des recettes des Machines
devait atteindre 8,13 millions d’euros en 2017. En réalité, il est proche de
8,53 millions d’euros (subvention de 1,65 million d’euros comprise).
Les Machines de l’île roulent donc sur l’or ? Hélas
non ! Au lieu du résultat équilibré prévu par le compte d’exploitation
prévisionnel, elles ont perdu 89.000 euros en 2017. Comment est-ce possible
alors qu’elles ont vendu plus de billets et de limonade que prévu ? Il n’y
a pas de miracle : les dépenses ont augmenté encore plus vite que les
recettes. Au lieu des 8,13 millions d’euros prévus par les comptes
prévisionnels de décembre 2016, elles approchent en fait les 8,62 millions
d’euros à fin 2017, soit environ 6 % de dérapage. Principale explication :
la masse salariale supportée par Les Machines a bondi de 10 %.
Le point 33 de l’ordre du jour du conseil métropolitain du 22 juin
prévoit une « Modification de la contribution annuelle 2018 ». Les
Machines de l’île vont-elles réclamer davantage aux contribuables pour boucher
leur trou ? Voilà qui est en principe exclu par l’article L1411-1 du code
général des collectivités territoriales. Mais, là aussi, elles pourraient très
bien avoir la mémoire qui flanche.
Vous auriez pu signaler que le second "événement important" qui aurait aplati la bourse des Machines de l'île, Nantes Maker Campus, a réuni 4105 personnes, après 6696 en 2016. Ils veulent pourtant recommencer cette année.
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